Mois: août 2010

You’re my Guitar Hero

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Mojitos, piscine et Guitar Hero, c’était le changement d’air radical que j’ai vécu pendant une semaine. Et je compte bien rester sur cette lancée positive, le plus dur c’est de rentrer dans le bain. Tout ça grâce à l’énergie débordante de Mélou (fan d’Indochine à ses heures perdues mais faut pas le dire). Je vais vous raconter une histoire comme on en voit de plus en plus ces derniers temps. Il était une fois (j’ai encore rêvé d’elllllle), il y a maintenant bientôt 5 ans, la Coccinelle du Net, site de traduction de chansons étrangères qui a perdu de son panache depuis les lois sur les copyrights, qui ont quelque peu foutu en l’air le pouvoir du site car remettant en question le pourquoi de son existence. Effectuant des traductions au gré du vent, j’ai alors rencontré une jeune fille appréciant les chansons de Mylène Farmer et le bagage littéraire de ses paroles (ouais, t’entends ça Siboulette ? :p). De fil en aiguille une relation est née, ponctuée de forums internets, de conversations MSN, d’articles de (sky)blog et de photos sur Facebook. Après une rencontre non voulue et ratée dans un TGV, nous nous sommes vues, pour de vrai cette fois, et pour la presque première fois, au concert de Depeche Mode à Paris Bercy en janvier cette année, puis pour un autre concert, en juin cette fois-ci. C’est ainsi que je me suis retrouvée à passer une poignée de jours à Tours, à prendre des apéros à 10 heures du matin (quoi j’exagère ?), me faire détruire au billard à cause d’un manque d’inattention et à perdre ma virginité de batteuse sur Guitar Hero. J’ai aussi appris qu’une limace pouvait se dissoudre sous l’effet du sel (ne testez pas, nous l’avons fait pour vous), qu’une vieille femme dans Shutter Island boit un verre d’eau … sans verre (véridique) et que le power balance, ça fonctionne. Des semaines comme celles-là on en redemande et des rencontres comme celles-ci, on y tient !

Weird Science

97702524Tous les jours je rêve d’une découverte scientifique sans précédent. Je rêve d’un flash info brutal et magnifique où on nous apprendrait la découverte d’une vie plus ou moins semblable à la nôtre sur une autre planète. Je ne parle pas de micro-organismes comme on en trouve ça et là, mais plutôt d’une espèce avec laquelle nous serions à même de communiquer et d’échanger des connaissances. Et quand bien même, cela serait-il réalisable ? L’être humain a déjà bien du mal à s’entendre avec ses semblables, qu’en serait-il s’il découvrait un tout autre peuple sur lequel il pourrait prendre le contrôle ?

Mais j’en rêve tout de même, j’espère être encore vivante pour entendre un jour une nouvelle de cet acabit. Mes yeux brillent quand je parle de sciences et les questions se bousculent toujours dans ma tête jusqu’à ne plus savoir comment les exprimer. Ce sujet me passionne et j’admire les personnes capables de trouver des réponses, quand les seules phrases que je suis à même de résumer sont des questions. L’univers (infini ou revenant à son point de départ ?), les champignons (animaux ou végétaux ?), la création de nouvelles espèces (telle que l’homme, pas aussi proche du singe qu’on pourrait le croire) ou encore les catalyseurs, sont autant de sujets qui me torturent à chaque fois que j’y pense ou tente de le faire.

J’admire les personnes capables de trouver des réponses quand les seules phrases que je suis à même de résumer sont des questions mais j’admire encore plus notre univers pour garder secret un nombre inconsidérable de réponses à nos questions.

Bienvenue dans la Vie ²

Je relisais certains de mes billets et je me suis rendue compte – impression fausse je l’espère – que j’écrivais mieux il fut un temps. Le fait est que j’écrivais sans nul doute juste différemment. C’est pourquoi je me permets exceptionnellement de reposter un ancien de mes articles, datant de 2008, que j’affectionne beaucoup de par son atmosphère assez différente comparée à celle de mes derniers billets. Quelques modifications faites, et voilà le retour de Karen.

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C’était encore une de ces soirées où chacun n’est là que pour impressionner le voisin et lui donner ce sentiment d’infériorité. La fête battait son plein et la reine de la soirée, Karen, 22 ans, chez qui la réception était donnée, fêtait tout juste son anniversaire. D’humeur toujours pétillante et joyeuse elle virevoltait d’invités en invités pour les remercier, de leurs cadeaux comme de leur présence. Je regardais tout ce petit monde, juchée sur des talons hauts à m’en donner le vertige, pendant que Bob était accroupi à côté de moi, en cherchant sous la table du buffet la boulette de shit qu’il était en train d’effriter, avant qu’un serveur ne lui donne un coup de coude involontaire, avant de se répandre en excuses. Karen était de plus en plus souriante proportionnellement au nombre de coupes de champagne qui passaient entre ses délicates mains.
Et c’est alors que je le vis. J’ai croisé son regard le temps d’un instant, le même type de regard complice et à la fois gêné que si je croisais un collègue de l’Opus Dei dans un bordel. Il était affairé à faire des boucles avec des cheveux qui ne lui appartenaient pas et la fille allongée sur le canapé se gaussait, sans doute, à l’une des blagues dites par mon bel inconnu.
« C’est bon, je l’ai retrouvée »
Le temps de me retourner et confier mon briquet à Bob pour continuer notre attrayante affaire et toutes les lumières s’étaient retrouvées éteintes. Bien sur, il devait être minuit, le gâteau et toutes les belles bougies n’allaient pas tarder à arriver. Je pris mon portable, par réflexe, par curiosité, ou par simple suspicion, pour y regarder l’heure. 1h48 du matin. Déjà. « Déjà » fut ma première pensée ; « Bizarre » fut la seconde. Vu l’heure, l’extinction des lumières n’avait plus rien de normal. Je recroisais le regard de Bob qui était décidément mis à mal avec ce énième joint de la soirée et lui demanda s’il était au courant de quelque chose. Non, bien sur que non, lui non plus ne savait pas ce qu’il pouvait bien se passer. Nous étions apparemment les seuls à trouver cela étrange. L’alcool ayant fait son effet, l’euphorie ambiante et surtout les quelques traces de drogues en tous genres sur le bord des tables en verre ont conforté mon idée qui était que nous étions sans aucun doute les seuls à avoir l’esprit le moins embué qu’il nous était possible. Remerciant mes talons je m’aperçu que je dominais de hauteur la quasi-totalité des invités présents. Dans un loft de plus d’une centaine de mètres carrés, où la musique pulsait toujours et où plus d’une soixantaine de personnes dansaient, se trémoussaient, s’embrassaient, fumaient et buvaient, il était presque vain de vouloir trouver quelque chose. Karen par exemple. Impossible de la voir et personne n’avait l’air de s’en soucier, tous préférant continuer la soirée éclairés aux veilleuses et remerciant l’organisatrice de cette idée concept. Karen avait beau avoir les défauts que tout le monde lui connaît il n’en reste pas moins qu’elle est mon amie et que son absence commençait franchement à m’inquiéter. Pendant cette courte inspection mentale, Bob avait quant à lui commencé à reluquer les beaux mâles qui se déhanchaient au rythme d’un David Guetta encore unrecorded. Cela me fit repenser à mon inconnu de tout à l’heure. De lui non plus il n’y avait plus aucune trace. En temps normal j’aurais été déçue d’avoir laissé passer un si beau coup mais cette furtive disparition ne parvint qu’à décupler mes soupçons, quels qu’ils soient.
Je décidais d’abandonner Bob quelques secondes, sur qui la fatigue commençait à prendre ses droits, pour chercher Karen. Peut-être étais-je en train de me monter le bourrichon pour rien et que cette gamine égocentrique était simplement en train de faire une partie de jambes en l’air avec le beau gosse de la soirée. Cette simple pensée me fit passer un éclair dans les yeux tout en imaginant ce dernier sortir d’une boîte géante en entonnant un début de Happy Birthday Karen en retombant deux secondes après le nez dans les confettis. J’éclatais de rire.
Ce n’était pas le moment de penser à ça. Je n’étais venue qu’une seule fois chez elle et me rappelais grosso modo où les pièces principales étaient. Je décidais d’aller de la moins à la plus intimiste. Dans la cuisine un couple qui se bécottait et une bouteille de vin ouverte, je me servis un verre et partis en direction de la salle de bains. Je frôlais les murs pour essayer d’éviter les gens qui, individuellement, prenaient la place de quatre, quand je renversais mon verre sur un Tshirt d’une blancheur immaculée parfaite, avant la belle tâche de vin en son milieu bien sur.
« Hey. Fais un peu attention là. Tu tombes bien, je te cherchais. Tu es bien Audrey n’est-ce pas ? Karen ne se sent vraiment pas bien, elle aimerait que tu arrêtes la fête et que tu vires tout le monde d’ici. Got it poupée ? »
J’avais commencé à acquiescer à l’écoute de mon prénom mais m’était abstenue de rajouter autre chose quand je m’étais mise à lever les yeux vers lui. Cette pourriture qui osait me donner des ordres était donc le gars bien fringué de tout à l’heure ? Malheureusement pour lui il ne me connaissait pas, il aurait autrement su que la manière la plus sûre de me voir ne pas faire quelque chose étant d’exiger que je le fasse. Feignant la plus totale indifférence je commença à le draguer effrontément en lui disant qu’à la base je cherchais la salle de bains pour me refaire une beauté et que cela passé je ferai ce qu’il me demandait, et plus si affinités. Un sourire éclaira son beau visage de connard. Il me laissa passer pour aller en direction de la pièce principale, où la fête n’avait pas vraiment l’air de s’essouffler. Je courus jusqu’à la chambre de Karen. Elle était assise la tête baissée, se fumant une cigarette, ou quelque chose de ressemblant. Elle leva les yeux vers moi, un œil en pleurs et l’autre en sang. Je la pris dans mes bras et appris par la même occasion que Boris, car c’était ainsi qu’il s’appelait, n’était autre que son petit ami. Voyant que je ne comprenais vraisemblablement pas la suite logique de ce statut, elle m’apprit qu’elle avait trop de dettes envers lui. C’était le meilleur dealer de la ville niveau coke et ecsta mais aussi le plus cher. Comme rien n’était jamais trop cher pour Karen elle s’était mise à le fréquenter assez régulièrement, lui et ses produits, assez régulièrement aussi. Cela allait faire un mois qu’elle commençait sérieusement à lui devoir de l’argent. C’est lui qui avait eu l’idée de cette soirée, pour faire raquer un maximum de fric aux invités qu’il aurait eu en guise de cadeaux. Seulement, la fête s’éternisait et ce qui se passait en vérité n’était vraiment pas à la mesure de ses espérances, pire, tout l’alcool et la nourriture de l’appart étaient en train d’y passer. C’est pour cette raison qu’il voulait à présent les virer au plus vite, d’autant plus qu’il avait trouvé un boulot sur mesure pour Karen qui lui permettrait d’avoir de l’argent à foison. Nous n’eûmes même pas besoin de nous regarder pour savoir en quoi consistait ce boulot.
La vie de Karen, qui semble à tous la plus merveilleuse qui soit, avec ce physique ravageur, ce luxe présent aveuglément, ces amis qui se bousculent dans la rue pour lui dire bonjour, toute sa vie est pourtant pourrie jusqu’à la moelle. Un mythe que l’on aimerait conserver comme tel et qui s’effondre aussi facilement qu’un château de cartes. Je n’ai aucune solution à lui proposer, je ne l’ai jamais vraiment connue après tout. Je ne peux que rester là et lui dire de ne pas s’inquiéter ou bien alors tenter d’user de mes charmes pour la protéger. Ils sont autant coupables l’un que l’autre, si je veux faire tomber l’un, l’autre tombera aussi. Ils sont liés tant qu’ils auront besoin l’un de l’autre. La seule phrase que je lui ai dite j’y repenserai toute ma vie mais je ne pouvais pas faire autrement. En sortant de sa chambre j’ai vu Boris qui me fit un clin d’œil à m’en faire vomir. Les invités commençaient à partir par petits groupes, je secouai Bob qui devait en être à son dixième joint depuis que je m’étais absentée et lui dit « Viens, on a plus rien à faire là ». Il eut le tact de ne me poser aucune question. Je n’avais pas non plus envie de passer la nuit seule, je me suis incrustée chez lui. Je la passais néanmoins seule à me rappeler mon unique souvenir de cette soirée, celui d’une fille qui ne vint vers moi que pour me demander de lui sauver la peau et à qui froidement, j’ai répondu « Je te souhaite bien du courage, Karen ».

Je ne suis pas Frances Farmer

J’aime à quel point Internet peut manier à la perfection l’impression que peuvent avoir les autres sur moi. En fait non, je n’aime pas ça mais je le subis et le cultive même parfois. Les personnes que je côtois uniquement à travers le net me voient (car le verbe stigmatiser paraitrait à juste titre un peu trop fort) comme une fille sombre et la plupart du temps déprimée, ou en tout cas sans grande joie de vivre. A l’inverse, celles que je fréquente dans ma vie de tous les jours ne reconnaissent absolument pas dans mes écrits la jeune fille saine d’esprit, vivace, de bonne humeur et qui a toujours le mot pour rire qu’elles côtoient chaque jour que Dieu fait (non, je ne suis pas croyante mais cela permet de varier mon vocabulaire au lieu de répéter une seconde fois « tous les jours »). Je n’ai pas de troubles de la personnalité et je ne suis pas l’une ou l’autre, je suis les deux, avec mes côtés forts et mes côtés faibles, qui ressurgissent ça et là quand je fais des rétrospectives sur ma vie passée.

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Pour résoudre cet aspect assez discordant j’ai commencé à écrire un livre. Oui, un vrai de vrai. J’aime tellement écrire qu’il fallait que je succombe un jour. Je ne compte pas encore le faire lire à quiconque mais ça me relaxe, ça relâche mes mauvais démons sans les mettre aux yeux de tous, ça me défoule quoi. Ce n’est pas un journal intime, c’est un roman, déjà 20 pages Word et je ne sais pas vraiment où je vais, mais une chose est sûre, j’y vais.

Alien Backflip (Love is Our Resistance)

Ne tremble pas petite fleur, laisse-moi effleurer tes pétales sous la rosée du matin, permets-moi de respirer ta délicieuse corolle. N’aie pas peur jolie fleur, laisse-moi te cueillir, te faire mienne, t’admirer et t’aimer. Ne crie pas ma jeune fleur, tu es toute à moi maintenant. Ne pleure pas pendant que je t’arrache un à un tous tes délicieux pétales, brise ton cœur jaune or en mille morceaux pour les semer aux vents. Ne te rebelle pas ma jolie, tu n’as plus ton mot à dire, je me dois de te piétiner car tu es fanée à mes yeux. Je ne veux plus m’amuser avec toi, tu as fait ton temps.
Tu as souri grâce à moi, tu passeras le reste de ta vie à pleurer à cause de moi. Je peux te laisser mourir en paix, mourir d’Amour pour moi, ça ne me regarde plus, bien peu m’importe maintenant. Je sais que tu regrettes de t’être laissée cueillir et pleures ce cadeau empoisonné que je t’ai fait sans aucune culpabilité. Tu aurais pu vivre encore longtemps, encore heureuse si je n’étais pas intervenu. Ton plus grand malheur sera d’avoir découvert ce bonheur éphémère que je t’ai offert pour ensuite te le reprendre selon mon envie, sans ton consentement, là où tu étais la plus vulnérable, pour te jeter avec les autres dans la fosse à purin.

La jeunesse est foutue

Comme promis à Mélou, un dernier article avant mon départ (non je n’avais pas oublié, j’étais juste partie rôder en région parisienne, rentrant chez moi en pleine nuit avec mes lunettes de soleil, une clope au bec et un ballon gonflé à l’hélium au dessus de ma tête, normal). J’en profite pour faire de la pub concernant sa toute dernière chronique sur le webzine d’Ultrarock, parce qu’elle le vaut bien !

La jeunesse est foutue. Elle ne lit plus. Elle ne fait plus que des erreurs d’orthographe et de grammaire, celles-ci étant très bien entretenues grâce aux skyblogs, conversations Msn (Soirée Msn ? *sigh*) et autres « lache té com sur mn article é jen metrais 50 sur tn blog ». Si Jean d’Ormesson était mort, il s’en retournerait dans sa tombe.

Non la jeunesse n’est pas foutue, du moins pas dans sa totalité. La jeunesse lit, il n’y a pas de soucis à se faire là-dessus. Elle lit des écrits différents, voilà tout. Et heureusement que la jeunesse lit, car c’est l’âge où on est le plus à même de comprendre rapidement et d’emmagasiner un maximum de connaissances, où on a le plus de temps libre à notre portée et où nos yeux sont encore en bonne santé. J’ai toujours adoré lire, choisissant des biographies aux romans policiers en passant par les grands classiques français mais en tenant bien à l’écart de mes lectures les romans de plage d’accros du shopping à Manhattan qui s’habillent en Prada (non, en fait j’ai cédé, je ne suis pas vierge des lectures ridicules qui redonnent parfois le sourire quand il le faut). Ce mois-ci, je me suis déguisée en véritable touche-à-touche littéraire : un Amélie Nothomb (Le Voyage d’Hiver), un livre grotesque (Barry Trotter et la Suite Inutile ; parodie du très illustre Harry Potter, remplie de sexe, blagues grivoises et autres conversations ridiculement plaisantes), de la fantasy avec un tome du Trône de Fer, un roman de SF (la Zone du Dehors, de Damasio, qui prouve une fois de plus que Damasio vit en pleine utopie mais qu’il en a, fort heureusement, grandement conscience), un bouquin de psychologie de comptoir (« Osez vous réconcilier avec la vie », c’est beau) et, pour clôturer en beauté « Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ? ».

Niveau lecture comme niveau cinéma (ce mois de juillet, ma carte UGC a flambé : Petits Meurtres à l’Anglaise, Millénium 2 & 3, Fatal, Predators, l’Agence tous Risques, Inception, l’Italien et Shrek 4, entre autres), rien n’est encore perdu. Il y a, comme toujours, du bon comme du mauvais mais quand on aime on ne compte pas. La jeunesse est peut-être foutue, mais j’essaye en tout cas de faire en sorte que la mienne ne le soit pas.

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