Mois: septembre 2010

Evelyn Evelyn

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Lyn et Eva Neville sont nées en Septembre 1985 dans une petite ferme dans l’ouest du Kansas. Les deux filles sont des sœurs siamoises n’ayant jamais été séparées l’une de l’autre, partageant trois jambes, deux bras, deux cœurs mais chantant d’une seule voix. On en sait très peu sur leur jeunesse, jusqu’en 1996 lorsqu’elles firent leur première apparition publique dans le carnaval ambulant de Dillard et Fullerton. C’est ici que les sœurs surnommées « Evelyn » vont développer leur Amour pour la musique. Mais traitées comme des bêtes de foire et voyant leurs camarades du cirque mourir les uns après les autres suite à la malnutrition et aux maladies, les deux sœurs vont prendre la résolution de s’échapper de ce cirque maudit pour vivre de leur musique, malgré leur physique quelque peu particulier, avec comme instruments de prédilection le piano, l’ukulélé, la guitare et l’accordéon.

On y croirait n’est-ce pas ?

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Lyn et Eva ne sont ni plus ni moins toutes deux sorties de l’imagination fertile d’Amanda Palmer et Jason Webley, qui interprètent sur scène leurs deux protégées. Ce projet ne s’est pas fait sur un coup de tête puisqu’un EP était déjà sorti en 2007 permettant de patienter jusqu’à leur premier album paru début 2010. Pour ceux qui l’ignorent, Amanda (fucking) Palmer était jusqu’alors la chanteuse / pianiste des Dresden Dolls, accompagnée par Brian Viglione à la batterie. Après avoir fait un album solo qui s’est révélé être une pure merveille (Who Killed Amanda Palmer, en référence à Laura Palmer tuée au début de Twin Peaks), le projet Evelyn Evelyn a enfin vu le jour.

J’ai eu la merveilleuse occasion de voir Amanda Palmer et Jason Webley en concert il y a bientôt deux ans et je regrette de ne pas avoir saisi l’opportunité de les revoir cette fois transformés en sœur siamoises (les passages en Europe lors de leurs tournées respectives étant pour eux inévitables ; bientôt repartis en tournée, espérons qu’ils gardent leurs bonnes habitudes). Webley est maintenant complètement méconnaissable, plus de longs cheveux en bataille ni de bouc proéminent, pour cause, leur rôle en tant qu’Eva et Lyn devait rester secret le plus longtemps possible. Evidemment, à l’écoute de l’album éponyme Evelyn Evelyn, il est impossible de ne pas reconnaitre la voix quelque peu effilée mais si délicieuse d’AFP et celle si douce bien que masculine de Webley. En plus d’avoir imaginé tout un scénario, l’album est innovateur par rapport à leur musique originale, exit les rythmes détonants de Palmer mélangés à sa voix forte, exit le style punk cabaret de Webley. Evelyn Evelyn nous plonge dans les décennies passées avec un ton plutôt baroque, qui se marierait à la perfection avec la série Carnivale (deux saisons, à voir absolument). Un son totalement différent donc mais non moins intéressant comme le confirme le titre phare de l’album : Have you seen my Sister Evelyn ?

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I’m An Unrescuable Schizo

C’est mon côté mec qui me fait acheter des jeux vidéo pour y jouer des heures durant mais mon côté fille qui me rappelle à l’ordre en me mettant du vernis à ongles et du rouge à lèvres. C’est mon côté mec qui m’habille en jean / Converse la moitié du temps et mon côté fille qui me fait mettre des jupes et des bottines l’autre moitié. Mon côté mec déteste plus que tout faire les magasins mais mon côté fille craque chaque mois pour de nouveaux sacs. Mon côté mec me pousse à jouer au foot dès que je vois un ballon et à me poser devant la télé pour voir des branquignoles s’emmêler les pinceaux mais mon côté fille me retient d’abimer mes ballerines neuves en tirant de toutes mes forces dans un ballon. C’est mon côté masculin qui me fait prendre des substances psychotropes enthéogènes lors de soirées arrosées mais mon côté féminin qui commence à avoir peur des conséquences une fois les bêtises faites. C’est mon côté mec qui me fait boire plus de raison mais mon côté fille qui préfère profiter de la délicatesse des bons vins en les dégustant avec une sagesse au-dessus de tout soupçon. C’est mon côté mec qui me pousse à draguer et profiter des plaisirs de la chair sans complexe et sans lendemain mais mon côté fille qui préfère jouer la carte de la timidité et de la retenue en espérant plus de sérieux sans trop y croire vraiment.

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Non je ne suis pas schizophrène, je m’adapte aux circonstances. Je ne vais pas en festoch avec un sac de marque et je ne vais pas dans une soirée coquette en tongs et jean troué. Je ne gueule pas quand mes cheveux sont trempés par la pluie mais qu’est-ce que je donnerais pour toujours avoir du chocolat à portée de main.

C’est dans l’Air de Paris

Dimanche dernier, sous la chaleur habituelle du ciel parisien (non, c’est une blague, il faisait froid une bonne partie de la journée), rendez-vous était donné au centre Pompidou pour un flashmob anniversaire. Un flashmob ? L’anniversaire de qui, de quoi ?
Pour reprendre la définition de Wikignagna « Une flash mob, terme anglais traduit généralement par foule éclair ou mobilisation éclair, est le rassemblement d’un groupe de personnes dans un lieu public pour y effectuer des actions convenues d’avance, avant de se disperser rapidement. »
L’anniversaire fêté était celui de Mylène Farmer d’une part et de son dernier concert au Stade de France d’autre part « j’ai 80 000 invités pour mon anniversaire, c’est absurde » (petit rappel, et je remercie grandement Mélissa : Vente record de 160 000 billets en 2 heures, la plus grande scène d’Europe entièrement couverte (64 mètres d’ouverture, 22 mètres de profondeur, 24 mètres de hauteur), une avancée de 65 mètres dans le Stade, 750 m² d’écrans, 200 tonnes de matériel posé sur la pelouse, 90 semi-remorques de matériel et 1200 personnes pour tout gérer).

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Avant tout organisé sur Facebook, l’événement aura rassemblé 138 danseurs et plus du double de participants dans la globalité (photographes, accompagnateurs et journalistes compris). Dresscode simple et peu farmérien pour un sou : haut blanc et lunettes noires, pour réaliser la chorégraphie de la chanson C’est dans l’Air effectuée en live il y a tout juste un an. On aurait du venir avec des croix en bois sur le torse, du sang sur les habits et du sperme sur les chaussures, ça aurait sûrement plu au plus grand nombre, force est de constater que les détracteurs de Farmer sont souvent ceux ne connaissant d’elle que ses forts succès médiatiques d’une époque désormais révolue (Libertine ou Sans Contrefaçon pour ne citer qu’eux). Mylène Farmer a bien plus de légitimité qu’une chanteuse à la mode qui ne ferait que passer. Ses textes, dits incompréhensibles par les hérétiques, reflètent les maux de la société qui vont et viennent et le malaise ambiant suivant les décennies. Dans Dégénération par exemple, son Sexy trauma, sexy coma ne veut que pointer du doigt ces jeunes buvant à outrance et risquant la Mort pour quelques minutes de plaisir extatique. Jouant à outrance avec les mots (dont Eaunanisme et l’Histoire d’une fée, c’est … ne sont que des exemples plus fragrants que d’autres) et s’inspirant tantôt d’Edgar Allan Poe, tantôt d’Egon Schiele pour sa peinture, on ne peut que faire la différence entre ses textes délicatement construits et ceux de Sheryfa Luna.

En guise de conclusion je reprends un commentaire de Mélou sur le blog de Zegut (ce dernier s’offusquant du prochain duo Farmer / Ben Harper), « Faut arrêter de cracher dans la soupe sans connaitre. Farmer n’est pas une chanteuse pleurnicheuse sadomasochiste comme tout le monde aime si bien la cataloguer, c’est avant tout une putain d’artiste, qui respecte son public, ses shows sont monstrueux, pas pour rien qu’elle bosse avec Mark Fisher (U2) et qu’elle utilise des techniques en première mondiale comme son rideau d’eau avec les paroles apparaissant en gouttelettes d’eau ou le dernier système acoustique pour ses concerts au stade de France, alors on aime ou on n’aime pas, mais se foutre comme ça de sa gueule sans connaitre qui elle est professionnellement je trouve ça lourd ! Voilà c’est dit elle mérite un immense respect et dans le milieu musical, elle l’a, elle pousse toujours les limites et met tout son fric dans ses shows, alors oui, on aime ou on n’aime pas ses chansons mais le personnage est ultra cultivé et ultra professionnel […] ! ».

A bon entendeur …

Saisissez le titre ici

Aujourd’hui, changement de thème pour Sacri’Ledge.

Pas de grandes modifications dans la globalité (à part l’en-tête, issu de l’anime Ristorante Paradiso, que j’ai choisi de par mon attrait pour la gastronomie – et aussi car il était difficile de mettre n’importe quelle bannière avec des dimensions si étroites) mais une amélioration notable qui permet de faciliter la navigation entre les différentes catégories. En effet, il n’y a ici plus de pages avec les articles listés selon le thème mais des liens sous l’en-tête, permettant de flirter allégrement entre les catégories et sous-catégories (IRL, Bimbo-Land, etc.). J’en profiterai donc pour rajouter d’autres pages, dont une qui me titille depuis quelques temps, qui rassemblerait des photos dites « artistiques » que j’ai pu faire au gré du vent.

Prochain article sur le flashmob d’ici mercredi au mieux, jeudi vendredi au pire (j’attends la vidéo pour donner mes impressions, et pour, si celle-ci est réussie, la glisser avec le billet) !

Horrifiante 3D

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Ce n’est un secret pour personne, je me nourris aux films d’horreur. Qu’ils parlent de zombies ou de fin du monde, qu’ils soient slahers ou films d’épouvante, je suis toujours au rendez-vous. Et comme toute fille qui se respecte, en plus de vouer une véritable admiration pour l’horreur sous toutes ses formes (la Mort, le sexe, hell yeah : déformation farmerienne oblige, qu’elle en soit la cause ou la conséquence), j’exècre tout ce qui se rapproche de près ou de loin à des comédies romantiques, mélodramatiques et niaises à l’extrême (désolée, j’ai beau essayer, je n’y arrive vraiment pas. Rien ne me fait plus plaisir que d’aller voir un film d’horreur pour la Saint-Valentin).

C’est donc sans surprise que je me suis précipitée voir le dernier film d’Alexandre Aja, Piranha, et en 3D s’il vous plait ! Fan d’horreur donc mais encore plus fan d’Aja (à qui on doit entre autres Mirrors, la Colline a des Yeux et Haute Tension – mes préférés), c’est excitée comme une puce que je suis allée voir sa dernière création. Il faut dire que j’attendais l’horreur en 3D comme un Saint Graal. Un peu moins objective que de raison, je peux dire que ce film est un très bon film. Pour expliquer ce sentiment, je vais m’appuyer sur l’avis de Studio Ciné Live, qui résume en trois mots l’impression que j’ai eue sur le film « gore, sexy et poilant ». Niveau gore, rien à redire là-dessus, en grande partie grâce aux 300 000 litres de sang utilisés pour le tournage, qui en font le film le plus saignant de l’histoire du cinéma. Pour ce qui est des séquences sexy, il y en a à foison, toutes les filles du film sont en bikini du début à la fin, au mieux (exception faite de la shérif, statut oblige) et ne sont pas les plus laides qui soient. Et puis il y a l’humour, humour particulier il faut dire, mais humour tout de même. On aura beau crier que ce film ne fait pas dans la dentelle et fonce souvent dans les clichés trop faciles des films d’horreur américains, il faut pouvoir se rendre compte de la volonté d’Aja de faire de ces clichés des stéréotypes décalés et assez barjots. S’ajoute à cela une liste d’acteurs « clins d’œil » (ou totalement à contre-emploi) qui ne pourra que réjouir un grand nombre, comme c’est le cas de Christopher Lloyd en scientifique électrique (le Doc de Retour vers le Futur) ou encore Eli Roth en animateur de concours de T-shirts mouillés (réalisateur de Hostel).

Avec en prime, une ouverture finale sur une possible suite … Affaire à suivre.

Secret Story, la vache à lait d’Endemol

Tous les ans, l’été arrive, et pour ceux qui ne partent pas en vacances ou ne trouvent pas d’emploi saisonnier, il reste la télévision. Alors dans ces cas on tombe bien souvent sur des clips à foison, tubes de l’été obligent, des émissions culinaires à la Gordon Ramsay, des épisodes de Sous le Soleil ayant somme toute assez mal vieillis et, parmi tout ce beau monde, une émission de téléréalité.

De toute façon, personne ne regarde Secret Story. Enfin, un peu personne, un peu tout le monde. Il y a trois catégories de personnes : ceux qui ne regardent pas Secret Story, ceux qui regardent et en sont fiers (généralement les collégiens et les pré-adolescents rêvant d’une vie comme celle mise en avant dans les médias) et ceux qui regardent et s’en cachent. C’est ainsi qu’on entend souvent « Je regarde seulement pour me moquer d’eux », « Je suis tombé dessus par hasard en regardant le zapping » ou bien encore « J’étais chez des amis qui tenaient absolument à regarder la quotidienne », etc etc. Bref, difficile de croire que les émissions et éditions de téléréalité se poursuivent si personne n’est là pour les suivre.

Endemol, pour resituer les événements, se trouve être l’une des plus grosses sociétés européennes liées au monde de la télévision et de la production. C’est elle qui a développé une partie non négligeable d’émissions phares de la première chaine (le Bigdil, Star Academy, Fear Factor, les Enfants de la Télé, Domino Day, Miss France, j’en passe et des pires) et des autres (Tout le monde en parle, + Clair ou encore On ne peut pas plaire à tout le monde). Pour ce qui est de la téléréalité, Endemol ne prend pas ses spectateurs pour des imbéciles, ou en tout cas ne se limite pas qu’à eux. Qui peut se faire mieux avoir par la production que les candidats eux-mêmes ? On peut penser, légitimement, que tout est mis en scène, tout est décidé et poussé à l’exagération extrême. C’est vrai, mais pas au sens où on peut le croire. Les plus à même d’être au cœur de la machination générale et ne s’en rendant pas vraiment compte sont avant tout les participants. Ils ne sont que des pions dans un système à moindre coût où Endemol tire les ficelles, provoquant à sa guise des raisons de disputes, de ruptures, ou à l’inverse, d’histoires d’Amour et d’amitié.

A moindre coût donc, comme le prouvent les photocopies des contrats que j’ai pu me procurer, de la saison précédente vous m’excuserez, permettant à la production de se dégager de toute responsabilité et de les brandir à leur guise pour leur permettre de décider des faits et gestes des candidats comme ils le feraient dans une série de fiction, avec de vrais acteurs, acteurs rémunérés.

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Un point important explique ici beaucoup de choses. Pourquoi les candidats effectuent-ils des « missions » sans le moindre état d’âme, quand celles-ci pèsent souvent sur le psychologique des personnes ciblées et qu’elles montrent bien souvent une absence totale de dignité chez ceux qui acceptent de réaliser ces missions ? Car ils sont liés par contrat et sont obligés de mener à bien, ou en tout cas d’essayer de mener à bien, les tâches qui leur sont confiées. Menant les participants du bout des doigts par des meetings bien orchestrés et menés chaque jour par la production, décidant ainsi de la conduite à tenir et des rebondissements nécessaires aux émissions quotidiennes, Endemol a tout à gagner en faisant signer ce contrat, bien souvent par des candidats prêts à se battre pour participer à l’émission.

Un autre point présent dans le contrat, et non le moindre quand il s’agit de faire de Secret Story une vache à lait sans grande dépense inutile, concerne l’absence totale de rémunération pour les participants. Fait bien souvent ignoré, les candidats ne sont pas rémunérés sous un salaire mensuel ou sous une toute autre forme s’ils ne sont pas choisis pour la finale (on pourrait d’ailleurs faire un parallèle entre les cagnottes bien plates des finalistes contrairement à celles plus élevées de ceux quittant le jeu avant, et ne remportant donc rien …). Même si depuis 2009, Endemol se doit de montrer patte blanche devant la chambre sociale, cette dernière considérant à juste titre que la participation d’un candidat à l’émission relève du code du travail. Pas de rémunération jusqu’à l’année dernière donc, pour avoir mis sa vie en stand-by pendant 10 à 14 semaines et s’être affiché au grand jour, pas souvent sous le meilleur. Au final tout le monde y trouve tout de même son compte car nombreux sont les journaux à scandales prêts à débourser une coquette somme pour obtenir des interviews trash des ex-candidats. Trash, le mot est lancé. Quelle est donc la position du CSA sur ce type d’émissions ? Etiquetée comme émission déconseillée aux moins de 10 ans, Secret Story est de plus en plus rappelée à l’ordre et forcée de fixer des limites à sa propre bienséance. Les cigarettes des premières saisons, puis floutées ont complètement disparu de l’écran, pour cause, une pièce spéciale mise à disposition des fumeurs fait aussi partie de la maison, pour ne pas donner de mauvais exemples à la nouvelle génération (rajoutons que les cartouches ne sont évidemment pas payées par la production mais par les familles des candidats en question). Revenons sur les journaux à scandales, dits « people », qui publient ces derniers temps des photos assez explicites (quand on cherche des infos, autant ne pas y aller à moitié) dont les images n’ont pourtant pas été montrées à l’antenne. Images trafiquées et interviews mensongers ou vidéos censurées par Endemol ? Soucis de garder un certain contrôle sur le politiquement correct ou désapprobation du CSA ? Un peu des deux sans nul doute comme le prouve la censure des insultes étant légion dans les conversations souvent très raffinées et intelligentes des candidats. Au lieu de tirer à boulet rouge sur les marionnettes de ces genres d’émission, visons plutôt les productions prêtes à tout pour asseoir leur image et perdurer sans se soucier des répercutions de ces jeux sur les acteurs comme les spectateurs. Spectateurs eux aussi à blâmer, quand on voit qu’une bonne partie du public (majeur j’entends), préfère payer pour voter dans ce genre d’émissions déshumanisante plutôt que de participer aux élections qui pourraient décider de leur vie réelle, pour rendre leur cerveau humain disponible à des choses plus utiles.