vie

Plein de choses faites en 2021

A l’instar de mon article résumant 2019 (année normale), j’ai décidé de reprendre le listing des choses faites ces derniers temps. Car, même si la situation est compliquée, nous avons tous eu des moments d’accalmie nous permettant de nous développer, de découvrir de nouveaux loisirs, etc. Moins de voyages donc, mais il n’y a pas que cela dans la vie, et heureusement ! Il est important de prendre du recul et de se dire que mêmes les choses les plus simples comptent.

Tester un spa japonais (en France)
Ecrire des haikus
Démissionner et créer mon entreprise
Manger un okonomiyaki
Etablir une première facture à mon nom (et bien d’autres depuis)
Retourner à l’intégralité du festival de Deauville
Faire la route des vins d’Alsace
Me faire vacciner à nouveau depuis des années
Tester Too Good To Go
Continuer de visiter la France : Chartres, Strasbourg, Orléans …
Tester un vélo électrique (et en faire 40km d’un coup)
Boire du Bas Armagnac de 1904
Dormir dans un château au milieu des vignes
Acheter des chaussures de courses à pied
Arrêter la nicotine
Emménager avec mon compagnon

Et vous, avez-vous pu voir ou faire de nouvelles choses depuis 2020 ?

Born This Way

_DSCter2 Rares sont les choses qui me gonflent plus que les magasines, revues ou livres décrivant les hommes ainsi et les femmes comme ça. Donc les femmes ça parle beaucoup, et quand ça parle, ça parle shopping, bébés, chaussures, régimes amincissants et vernis à ongles, sinon ça mange du quinoa et de la salade. C’est plus glamour d’être au bout de la chaîne alimentaire pour manger de l’herbe et des graines. Je vous rassure, les hommes ne sont pas mieux lotis, ils boivent de la bière dégueulasse, ne jurent que par le foot ou les jeux vidéo et ne souffrent d’aucun sentimentalisme.

Je suis tout sauf féministe mais je déteste les clichés. J’exècre ces magasines féminins que je ne parcoure que chez le coiffeur et où les publicités pour des produits qui font perdre du poids côtoient les pages qui souhaitent renverser les diktats en ayant pour leitmotiv Aimez-vous telle que vous êtes! Comment une telle hypocrisie ne peut-elle pas donner envie de vomir ? Je ne suis pas féministe car je ne supporte pas les femmes se targuant de vouloir une égalité des sexes tout en trouvant normal qu’on continue de leur payer le restaurant, comme si c’était un bien inaliénable et qu’il ne fallait finalement que prendre les bons côtés d’une quelconque égalité.

Malheureusement il y a beaucoup de clichés réalistes. Je connais pléthore d’hommes et de femmes qui semblent suivre à la lettre les abominations que j’ai citées plus haut. C’est là où le bât blesse, où on se demande si l’on n’est pas anormal(e) à ne pas correspondre à ces critères qui décrivent apparemment dans le menu le genre humain et surtout les genres humains. Un homme peut être romantique et prolixe sans être gay, au même titre qu’une femme qui joue aux jeux vidéo et boit de la bière n’est pas forcément lesbienne. Mais qui est-elle si elle ne peut se reconnaître nulle part ? Si les seuls points de comparaison médiatisés sont des insultes à leur propre personnalité ? Par quel outrage un homme peut-il aimer la couleur rose ? Par quel sacrilège une femme ne souhaite-t-elle pas enfanter, et pire, ne s’extasie-t-elle pas devant l’acte des autres de donner la vie, qui pour elle est simplement la chose la plus banale qui soit, effectuée par tous les mammifères depuis des milliers d’années ?

124_by_enigma_fotos-d8oo3pc Je ne dis pas non plus que tout un chacun est égal à un autre. Il y a de belles personnes, des laides, des intelligentes et des très bêtes. Il y a de tout (pour faire un monde) et c’est le fait de vouloir l’égalité en tout qui nuit le plus. C’est s’imaginer que toutes les personnes ont les mêmes centres d’intérêt, de croire qu’ils n’y a que des métaleux pour écouter Marilyn Manson, que des femmes pour aimer les films de Woody Allen et que des geeks pour lire le Seigneur des Anneaux.

Il n’y a pas de solution toute faite pour faire en sorte que chacun puisse arrêter d’être névrosé pour enfin s’aimer et s’épanouir tel qu’il est. Si vous regardez la femme à côté de ce paragraphe (qu’elle soit à vrai dire une femme ou non), j’espère que vous la voyez des mêmes yeux que moi. Quelqu’un avec des rondeurs, qui n’a pas le ventre plat que tous souhaitent nous vendre et qui doit faire un bon 42, mais que je trouve sensiblement belle. Il y a beaucoup d’efforts à faire pour se distinguer dans le bon sens du terme, pour se distinguer de l’image que l’on souhaite véhiculer, de l’image que l’on devrait véhiculer, pour se demander si, ça se trouve, on ne veut pas vraiment être la personne que l’on désire être.

Confessions Nocturnes

a_lesbian_woman_activist_against_the_lesbophobia_by_wawa2009-d8717nl Toutes ces aventures, toutes ces envies, tous ces espoirs qu’il faut refréner. Je parlais il y a peu de ce sentiment de bien-être et de maîtrise totale de sa vie qui arrivent quand l’alcool fait son effet. Cet effet me fait peur à présent. Peur de tomber dans le piège de ces envies, de ces messages qu’on désire ardemment écrire, de cette personne qu’on souhaite appeler, de ces espoirs qu’on pense réalisables. A l’heure du tout numérique, il est bien simple d’être en soirée et de faire semblant de s’amuser, tout en ayant comme seules préoccupations que de vouloir remplir son verre et dire ce que l’on pense à qui l’on pense. Peur de ne pas trouver la limite entre la franchise de l’honnêteté et la vie en société qui fait qu’on ne peut malheureusement pas toujours dire ce que l’on pense pour ne pas passer pour une cynique notoire, voire une dépressive, ou une traînée. Peu importe à quel point on peut désirer une personne il faut remarquer tous les signes et admettre ceux qui nous disent que non, ce n’est pas possible. Qu’il faut refaire sa vie avec quelqu’un qu’on ne connaît pas encore, dont on ne sait même pas s’il existe. Alors que toutes ces soirées où je finis sciemment alcoolisée pour ne pas penser à ce qui m’attendra demain, je pense tout de même que tout ceci n’est que ma faute. Toutes les personnes me disant que je suis belle et drôle et gentille et intelligente me font mal, que si j’ai apparemment tous ces bons mots, je n’en reste pas moins seule, ce qui me prouve d’autant plus que le problème ne peut venir que de moi. Que c’est l’accumulation de tous ces mensonges, toutes ces tromperies, qui fait que je ne peux plus penser à demain sans m’imaginer nourrir mon chat entre un épisode d’une série télé et une crise de larmes, parce que je voulais parler, parce que je voulais juste espérer, parce que je voulais juste changer ma vie. L’alcool est la solution et le problème à la fois, car le problème c’est toutes ces choses qui n’aboutissent pas, c’est cette volonté d’aller de l’avant qui échoue, c’est travailler en RH dans une société qui fait un plan social, c’est se demander chaque weekend quelle occupation va bien pouvoir être utile au moins une heure, c’est sombrer dans le sommeil au bout de longs moments de doutes et de passages sur messenger pour ne pas craquer dans sa volonté de parler pour ne rien dire, rien dire qui pourrait avoir de conséquences, c’est se lever chaque matin dans le noir sans jamais voir le bout du tunnel.

Aimer. Espérer. Procréer. Pourrir.

Oui, c’est à peu de choses près ce qui résume la vie d’une femme et le vide d’une femme depuis des dégénérations. Ce n’est pas un secret, je ne souhaite pas avoir d’enfants et je suis habituée à devoir m’expliquer, soutenir mon point de vue, montrer le bien fondé de mon raisonnement. Quel n’est donc pas mon étonnement, quand je demande à des connaissances qui souhaitent engendrer le pourquoi de cette envie, pour m’entendre dire qu’elles ne savent pas. Les femmes sont tellement habituées à faire ce qu’on attend d’elles qu’elles ne se posent même pas la question de savoir pour quelle raison elles veulent un enfant comme elle voudrait un labrador. Complètement enivrées par la société (je ne leur jette pas la pierre, je sais à quel point il peut être difficile pour certains d’avoir du recul), elles font cela par mimétisme sans même savoir si elles le souhaitent réellement ou si ce n’est qu’une pression familiale, qu’une réaction animale de procréation ou qu’une envie de plaire à l’être aimé.

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Je parle de cela mais je souhaitais à la base parler de solitude, ce qui n’est finalement pas si éloigné de l’autre sujet. La solitude est là quand on commence à appréhender son weekend dès le jeudi, quand on souhaite aller au cinéma mais qu’on n’a personne à qui proposer une séance (amis trop loin ou en couple ou près de leurs sous : les raisons n’en finissent pas), quand tout tourne autour d’une soirée qu’on souhaite organiser et qui finit à l’eau pour que l’on finisse au vin. Que tous ces désagréments font qu’on ne sait pas à quelle heure de la journée on se sent mieux. Après avoir pris son somnifère en se disant que la nuit sera mieux que la précédente ? Ou après avoir pris son Nespresso pour dissiper les effets du narcotique, qui ne permet même plus de bien dormir depuis des semaines ? Ça ira mieux demain, car demain c’est lundi.

Nuit Magique

img_6976_copy_by_andokadesbois-d6y5ghf Sortir pour le voir. Ou sortir pour boire, pour se donner le courage de lui parler. Ou ne pas sortir, mais boire tout de même. Chaque soir, comme une habitude qui est devenue un réflexe. Comme un besoin, une nécessité, une base supplémentaire ajoutée à la pyramide de Maslow. Sachant la période d’alcool triste passée, s’en servir comme d’une revanche. D’une revanche sur la tristesse qui s’est servie de l’alcool pour se multiplier, s’amplifier, dominer et tout renverser. L’utiliser maintenant pour provoquer l’inverse, l’ivresse. L’oubli, comme dans les clichés. Utiliser l’alcool pour se donner du courage, pour se persuader que rien de tout cela n’a d’importance, que je puisse avancer dans la vie ou pas.

Et puis attendre, entendre le tic tac régulier de l’horloge et savoir que les heures passent, trop rapidement, trop lentement à la fois. S’acharner à trouver la belle porte de sortie, par la grande porte, pas la sortie de secours. Passer le temps avec d’autres, avoir une estime personnelle en dents de scie, faire une croix sur chaque jour qui passe. Et encore entendre dire que le passé est un poids sur le présent et un frein au futur. Se sentir impure, marquée à vie, j’ai essayé, j’ai perdu et plus aucune autre chance ne pourrait m’être accordée. Et rester prisonnier de ses propres échecs sans pouvoir rebondir comme on le voudrait.

Blocage Extérieur

zoom-when-you-see-it-4-LOn peut oublier son passé, ne plus vouloir vivre avec tous les jours, mais il faut que les proches puissent faire de même. On me demande de ne plus y penser mais je souhaiterais que tout le monde le fasse, pour ne pas sentir cette impression de continuer à se traîner un boulet aux pieds parce qu’avec le recul on a pris les mauvaises décisions, les seules qui semblaient bonnes à l’instant X.

Etre bloqué dans la voie que l’on souhaite prendre à cause d’éléments du passé que les autres ne peuvent oublier est encore plus frustrant quand on a soi-même effectué la phase de deuil nécessaire. Et qu’on souhaite rebondir, aller de l’avant, profiter à nouveau, comme en l’an 40, ou en l’an 2000. Mais réaliser que quoi que l’on dise, quoi que l’on fasse, on restera prisonnier de son passé aux yeux des autres pendant un temps indéterminé. Reste dans tout cela tout de même la force que l’on ressent face à la victoire de passer outre ses propres erreurs.