Retour tout d’abord sur ma séance d’hier soir. Bien qu’ayant ma propriété à cinq minutes à pied du cinéma Le Morny, c’était la toute première fois que j’assistais à une séance ici. Il faut dire que ma carte UGC Illimité me pousser à aller au cinéma plutôt en Ile-de-France. J’ai trouvé la salle toute mimi. Il y avait même des fauteuils individuels, trop choupi. Et comme au CID, de la place pour mes jambes de géante ! Je n’ai pas réussi à trouver la capacité de la salle, mais elle était à vue de nez remplie à 98%, pour voir :
Waiting for the Barbarians
On sent dans ce film la grosse production américaine (décors, costumes, acteurs), et ce n’était pas pour me déplaire, après les précédents que je venais de voir. Attention, NE LISEZ PAS LE SYNOPSIS DE WIKIPEDIA car il résume en quelques lignes l’intrigue d’à peu près 1h20 du film sur 1h52. Vous me direz, si un film peut être résumé en quelques lignes c’est qu’il est bien pauvre. Que nenni. Il n’y a pas que le final qui importe, loin de là, mais tout le déroulement et les péripéties qui amènent à cette fin, je ne vous apprends rien. On va dire que ce film nous raconte l’histoire d’un campement britannique en plein désert, qui vit en paix avec le peuple nomade qui est établi dans les contrées (les barbares). Mais les agissements d’un colonel arrivé sur le camp va mettre à mal l’accord tacite de non agression entre les deux camps. Jusqu’à nous faire nous demander qui sont réellement les barbares de l’histoire.
J’ai beaucoup aimé ce film. Les jeux d’ombres et de lumières sont omniprésents, les couleurs chaudes nous emportent véritablement dans ce désert (la photographie au global est magnifique) et les personnages peu nombreux, mais avec des personnalités bien marquées, ont fait que je n’ai pas vu passer le temps. Les quelques plans larges sur les paysages sont superbes, mais utilisés avec parcimonie et Robert Pattinson est vraiment toujours aussi pâle !
Pas de temps pour cette nouvelle journée, où je me suis programmée 4 films !
The Peanut Butter Falcon
Avec Zack Gottsagen (acteur atteint du syndrome de Down qui connaissait les réalisateurs depuis plusieurs années et qui lui ont écrit spécialement ce film pour qu’il joue dans son premier long-métrage), Shia LaBeouf et Dakota Johnson, ce film est une réussite et est pour moi le deuxième coup de coeur que j’ai eu pendant ce festival jusqu’alors. Empli de joie de vivre, le film montre qu’on peut tout aussi bien traiter d’un sujet grave avec légèreté, à travers une quête initiatique. Le trio d’acteur est au poil et semble avoir pris plaisir à jouer. Certains passages sont véritablement comiques (filer un coup de poing à un gosse malpoli, c’est quelque chose qu’on ne voit que trop rarement dans les films !), voire même carrément surréalistes mais rentrent parfaitement dans le cadre établi par le film.
Je suis vraiment contente de cette bonne surprise car je ne sais pas si je serai allée le voir hors du festival. Le public était très réactif et cela faisait également plaisir à voir. Que cela m’a fait du bien de rire un peu après tout le carcan américain des banlieues glauques et ennuyeuses vues dans les précédents films, et je ne dois pas être la seule à penser cela car les applaudissements à la fin de la projection ont duré plus longtemps que la plupart des autres films.
Watch List
Deuxième public au monde à pouvoir visionner ce film, nous assistons à l’enquête d’une mère de famille aux Philippines face au meurtre inexpliqué et gratuit de son mari, découvert avec de la drogue sur lui alors qu’il n’en connaissait et n’en vendait plus. Dur, dès les premières paroles, le film est une production philipino-américaine (ou l’inverse) qui nous donne donc une vision différente de celle mise en avant par les autres films présentés. Ouf, pas de banlieue américaine ici. J’ai pris beaucoup de notes sur l’histoire en elle-même (que je ne souhaite pourtant pas vous spoiler) et peu sur mon avis.
Watch List m’a gênée car l’héroïne est entraînée dans un engrenage qui lui fait perdre de vue l’objectif premier du film : trouver l’assassin de son mari. Vient ensuite une seconde quête qui prend le pas mais le personnage principal ne semble pas se rendre compte de l’évidence et est assez naïve sur certains aspects. La vision du monde tel qu’il est décrit est stupéfiant et a du demander un énorme travail de réalisation mais je n’ai pas été conquise par la façon dont a été menée l’histoire.
Charlie Says
J’avais hâte de voir ce film car je suis assez calée sur les tueurs célèbres, dont Charles Manson. A savoir que ce long-métrage se focalise sur trois des disciples de Manson, alors emprisonnées à vie, qui vont revenir sur cette époque charnière et peut-être, en tirer des enseignements. Boudiou que j’ai trouvé que ce film était lent. J’ai pris plaisir à retrouver deux actrices que j’apprécie beaucoup (dont Merritt Wever), mais à part cela je n’en ai pas retenu grand chose. C’est peut-être en raison du sujet que je connaissais déjà de bout en bout et qui ne m’a pas semblé apporter quelque chose de novateur. Les images sont sans grande prétention et je ne suis pas particulièrement ravie du choix de l’acteur pour incarner « Charlie ». Bref un bof.
American Skin
J’ai fini cette journée chargée en beauté par American Skin, qui me titillait beaucoup depuis que je savais qu’il avait eu droit à une standing ovation de plus d’un quart d’heure lors de sa diffusion au CID l’avant-veille. Et quelle claque. J’ai pris deux pages complètes de notes tellement tout me semblait intéressant à noter.
Tout commence par un contrôle de police dans une banlieue américaine (oui, encore), qui va déraper. Un homme et son fils sont contrôlés et ce dernier est tué par un des policiers. S’en suit un procès où il est déclaré non coupable et une volonté du père de faire justice soi-même en prenant en otage un commissariat, peu importe qui se trouve dedans. J’ai trouvé que créer un climat anxiogène en mélangeant policiers, taulards, civils terrorisés et père à soif de vengeance était une idée de génie. Le tout saupoudré de dialogues et de réflexions pertinentes sur les bavures policières (ce qui n’est pas sans faire écho au cas de Steve en France), le conflit racial, ou encore la place de chacun dans la société. De bons arguments sont en plus portés par les deux camps, ce qui est appréciable et montre une volonté de ne pas prendre partie dans une certaine mesure, quand l’heure n’est pas à pointer du doigt le coupable. Il y a tant à dire sur ce film (l’aspect documentaire travaillé, les acteurs sublimes, la dynamique du montage, la violence de l’altercation policière, etc.) que je résumerais en disant qu’il était haletant jusqu’à la dernière scène et que c’est bien la première fois que j’utilise ce terme depuis le début du festival. Je vous invite véritablement à aller voir ce bijou dès qu’il sera disponible en salles.
Fiou, j’espère avoir un peu plus de temps libre demain car depuis quelques jours c’est vraiment du sport !