J’arrive après la bataille mais je voulais me faire une réelle opinion sur le film, quitte à aller plusieurs fois le voir au cinéma. Cet article est garanti sans spoil direct, quitte à parfois faire des phrases incompréhensibles pour ceux qui n’ont pas vu le film. Attention d’ailleurs, une simple recherche du film sur Google Images dévoile des éléments qu’il serait préférable d’ignorer avant d’aller le voir.
Beaucoup de choses ont été dites sur Alien : Covenant : articles, reviews, vlog … J’en ai vues et lues un maximum et j’en partage à moitié les avis. Pour avoir toutes les cartes en main, j’avais revu Prometheus récemment, je suis allée voir Alien : Covenant une première fois, puis j’ai regardé tantôt Durendal, tantôt le Fossoyeur, mais aussi d’autres, surtout ceux qui n’appréciaient pas le film, car ce sont souvent les critiques les plus abouties. Je suis ensuite retournée voir le film au cinéma une seconde fois, pour au final regarder à nouveau Prometheus. Voilà pourquoi j’accouche sur le tard de ce papier.
Commençons brièvement par Prometheus, décrié par la plupart des critiques, alors qu’il conserve son 7/10 sur IMDB avec près de 500 000 avis. J’avais adoré la saga Alien mais je n’avais pas vraiment d’attente sur le film car je n’avais (avant de le voir) pas fait le rapprochement avec la série de films. Au visionnage, le rapprochement était évident, malgré ce qui a pu se dire à l’époque, principalement par des personnes qui ne souhaitaient pas voir la vérité en face. Même sans voir l’alien présent dans la scène finale, il était clairement sous-entendu que Prometheus faisait partie de cet univers. La clé pour apprécier un film étant peut-être de ne pas avoir d’attentes trop hautes ? J’ai ainsi apprécié Prometheus pour ce qu’il était et pour les questions qu’il soulevait, notamment le comment et le pourquoi de la création de la race alien mais également de la nôtre. Le physique des Ingénieurs a été énormément critiqué mais ne m’ayant jamais imaginé ce peuple, je n’avais aucune comparaison à faire qui aurait pu me conduire à une déception. Les codes du film de SF sont présents, aussi bien en points positifs qu’en points négatifs. On pourra donc citer le nombre de personnages qui est trop grand, ou encore la bêtise de certains, mais ce sont des ficelles scénaristiques qui sont présentes dans beaucoup de films, et pas que les navets.
Contrairement à Prometheus, j’en attendais considérablement de Alien : Covenant. Ma principale attente (qui fut ma principale déception) était la venue sur la planète des Ingénieurs, qui nous avait été teasée à la fin du film. Pour moi, AC devait se focaliser sur leur civilisation et les réponses qu’eux-mêmes pourraient nous apporter directement (principalement grâce à David, ayant démontré précédemment qu’il avait les capacités d’échanger avec eux). Bien qu’il apparaisse ici avec les cheveux de Brice de Nice. Mais nous voyons bien grâce à une certaine scène que ces réponses ne viendront jamais. Scène qui m’aurait fait crier de colère dans la salle si j’avais été seule.
Alien : Covenant répond à certaines interrogations secondaires de Prometheus. Nous comprenons par exemple pourquoi un certain personnage avait déjà commencé ses expérimentations dans le premier film, en propageant volontairement le virus dans le vaisseau. Nous en comprenons donc maintenant les motivations, mais cette réponse n’est qu’une réponse de facilité à une question que nous ne nous posions pas forcément. J’ai été très déçue d’AC au premier visionnage mais l’ai mieux apprécié au second (le choc des Ingénieurs ayant été assimilé).
Beaucoup ont pointé du doigt des éléments de scénario grossiers pour s’en moquer. Le principal étant le fait que les voyageurs se souhaitent pas se rendormir. Les critiques se sont rapidement moquées de cette réplique, car ils ne se rendaient pas compte du sous-entendu compris dans ce propos. S’ils ne souhaitent pas se rendormir, ce n’est pas par flemme ou par caprice, mais parce qu’ils ont perdu un être cher il y a quelques heures à peine à cause d’un accident lors du réveil de la cryostase. Il est alors facile de comprendre pourquoi cet argument prend déjà un peu plus de sens. Je ne vais en revanche pas défendre le fait qu’ils sortent sur une planète étrangère sans casque, ce n’est pas défendable. Au même titre que le prétendu cliffhanger final qui ne surprendra personne.
Mais alors pourquoi un tel article si finalement je ne trouve pas ce film si bien fait que j’aurais aimé le voir ? Car objectivement j’admets qu’Alien : Covenant n’est pas bon, mais subjectivement il a contribué à me faire voyager, à m’extasier devant de la SF bon marché (bien que coûteuse) et à faire en sorte de continuer une saga qui me plaît. Michael Fassbender porte le film sur ses deux paires d’épaules et le sentiment d’oppression est bien présent. Avec même une touche d’humour par moment (ne jamais plonger sa tête dans un oeuf d’alien, même juste pour jeter un oeil). Alien : Covenant ne parle pas forcément aux tripes mais parle encore un peu à l’imaginaire, ravivant encore une fois la théorie des anciens astronautes chère à mon coeur.