mélancolie

Born This Way

_DSCter2 Rares sont les choses qui me gonflent plus que les magasines, revues ou livres décrivant les hommes ainsi et les femmes comme ça. Donc les femmes ça parle beaucoup, et quand ça parle, ça parle shopping, bébés, chaussures, régimes amincissants et vernis à ongles, sinon ça mange du quinoa et de la salade. C’est plus glamour d’être au bout de la chaîne alimentaire pour manger de l’herbe et des graines. Je vous rassure, les hommes ne sont pas mieux lotis, ils boivent de la bière dégueulasse, ne jurent que par le foot ou les jeux vidéo et ne souffrent d’aucun sentimentalisme.

Je suis tout sauf féministe mais je déteste les clichés. J’exècre ces magasines féminins que je ne parcoure que chez le coiffeur et où les publicités pour des produits qui font perdre du poids côtoient les pages qui souhaitent renverser les diktats en ayant pour leitmotiv Aimez-vous telle que vous êtes! Comment une telle hypocrisie ne peut-elle pas donner envie de vomir ? Je ne suis pas féministe car je ne supporte pas les femmes se targuant de vouloir une égalité des sexes tout en trouvant normal qu’on continue de leur payer le restaurant, comme si c’était un bien inaliénable et qu’il ne fallait finalement que prendre les bons côtés d’une quelconque égalité.

Malheureusement il y a beaucoup de clichés réalistes. Je connais pléthore d’hommes et de femmes qui semblent suivre à la lettre les abominations que j’ai citées plus haut. C’est là où le bât blesse, où on se demande si l’on n’est pas anormal(e) à ne pas correspondre à ces critères qui décrivent apparemment dans le menu le genre humain et surtout les genres humains. Un homme peut être romantique et prolixe sans être gay, au même titre qu’une femme qui joue aux jeux vidéo et boit de la bière n’est pas forcément lesbienne. Mais qui est-elle si elle ne peut se reconnaître nulle part ? Si les seuls points de comparaison médiatisés sont des insultes à leur propre personnalité ? Par quel outrage un homme peut-il aimer la couleur rose ? Par quel sacrilège une femme ne souhaite-t-elle pas enfanter, et pire, ne s’extasie-t-elle pas devant l’acte des autres de donner la vie, qui pour elle est simplement la chose la plus banale qui soit, effectuée par tous les mammifères depuis des milliers d’années ?

124_by_enigma_fotos-d8oo3pc Je ne dis pas non plus que tout un chacun est égal à un autre. Il y a de belles personnes, des laides, des intelligentes et des très bêtes. Il y a de tout (pour faire un monde) et c’est le fait de vouloir l’égalité en tout qui nuit le plus. C’est s’imaginer que toutes les personnes ont les mêmes centres d’intérêt, de croire qu’ils n’y a que des métaleux pour écouter Marilyn Manson, que des femmes pour aimer les films de Woody Allen et que des geeks pour lire le Seigneur des Anneaux.

Il n’y a pas de solution toute faite pour faire en sorte que chacun puisse arrêter d’être névrosé pour enfin s’aimer et s’épanouir tel qu’il est. Si vous regardez la femme à côté de ce paragraphe (qu’elle soit à vrai dire une femme ou non), j’espère que vous la voyez des mêmes yeux que moi. Quelqu’un avec des rondeurs, qui n’a pas le ventre plat que tous souhaitent nous vendre et qui doit faire un bon 42, mais que je trouve sensiblement belle. Il y a beaucoup d’efforts à faire pour se distinguer dans le bon sens du terme, pour se distinguer de l’image que l’on souhaite véhiculer, de l’image que l’on devrait véhiculer, pour se demander si, ça se trouve, on ne veut pas vraiment être la personne que l’on désire être.

Nuit Magique

img_6976_copy_by_andokadesbois-d6y5ghf Sortir pour le voir. Ou sortir pour boire, pour se donner le courage de lui parler. Ou ne pas sortir, mais boire tout de même. Chaque soir, comme une habitude qui est devenue un réflexe. Comme un besoin, une nécessité, une base supplémentaire ajoutée à la pyramide de Maslow. Sachant la période d’alcool triste passée, s’en servir comme d’une revanche. D’une revanche sur la tristesse qui s’est servie de l’alcool pour se multiplier, s’amplifier, dominer et tout renverser. L’utiliser maintenant pour provoquer l’inverse, l’ivresse. L’oubli, comme dans les clichés. Utiliser l’alcool pour se donner du courage, pour se persuader que rien de tout cela n’a d’importance, que je puisse avancer dans la vie ou pas.

Et puis attendre, entendre le tic tac régulier de l’horloge et savoir que les heures passent, trop rapidement, trop lentement à la fois. S’acharner à trouver la belle porte de sortie, par la grande porte, pas la sortie de secours. Passer le temps avec d’autres, avoir une estime personnelle en dents de scie, faire une croix sur chaque jour qui passe. Et encore entendre dire que le passé est un poids sur le présent et un frein au futur. Se sentir impure, marquée à vie, j’ai essayé, j’ai perdu et plus aucune autre chance ne pourrait m’être accordée. Et rester prisonnier de ses propres échecs sans pouvoir rebondir comme on le voudrait.

Un An Déjà

Le mois prochain, cela fera un an déjà que j’ai remis ce blog en ligne. Il est un exutoire, une porte de sortie et une motivation pour faire quelque chose quand je n’en ai pour rien. Un an ça passe vite, mais un an c’est aussi très long. Les articles, sorte de fil rouge d’une histoire abîmée, sont le reflet de mon esprit et d’une société dépareillée. Mais que s’est-il donc véritablement passé pendant une année ?

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Apposant mon dernier mot sur ce blog en octobre 2011, je l’ai donc rouvert en juillet 2014 avec un article plutôt sympathique mais taggué « retour, tristesse, vague à l’âme ». Un retour en demi-teinte donc, comme s’il était forcé. Forcé par une ténébreuse envie de faire quelque chose de mes journées : écrire, parler, me confier. Pour enrailler ça (cela ne trompe personne que j’avais encore subi un échec amoureux), je n’ai jamais fait autant d’articles sur le cinéma, la musique, les séries télé ou encore les jeux que depuis ce fameux été. Mieux valait écrire sur la trivialité que sur ce qui me broyait tous les jours et toutes les nuits. Hélas, certains articles passaient au travers des mailles du filet en me permettant de vomir sur le papier de l’internet tous mes ressentiments.

Je me souviens du mois d’août 2014 comme si c’était hier. Écoutant Lana Del Rey dans ma voiture, conduisant sans but mais bénissant le fait que conduire me permettait de me concentrer sur quelque chose, tout en sachant que j’avais à ce moment précis ma vie entre mes mains. Il m’a fallu attendre septembre avant d’avoir de sérieux doutes quant à la fidélité de mon ancien compagnon, ce qui a valu quelques éclats sur ce blog, qui n’auront pas été sans conséquences, compte-tenu du grand nombre de lectures concernant ces articles. Alors je me suis replongée à fond dans les salles obscures, allant jusqu’à dix fois par mois au cinéma, pour m’occuper avec la vie des autres plus que la mienne. C’est bien simple, le mois d’octobre n’a comporté que des articles liés à l’univers du cinéma et de la télévision. Dans le même laps de temps je commençais tranquillement depuis plusieurs mois à arrêter de fumer et mon travail me poussait de plus en plus à bout, maintenant que je n’avais plus personne sur qui m’appuyer affectivement.

11259841_10153327123353415_8204716789522245870_n C’est en novembre que j’ai commencé les articles foodie. La gourmandise ayant toujours fait partie des multiples péchés que je me dois dorénavant d’assumer. J’ai donc pas mal mangé et repris les cinq kilos que j’avais perdus pendant l’été, passant la plupart de mes journées à rester coucher sans manger mais en m’hydratant bien trop. J’avais encore des réminiscences d’Elato, la sale fille que je soupçonnais m’avoir rendue cocue. Mais ce n’étaient que des spéculations, qu’une simple intuition, pour le moment tout du moins. Entre-temps j’avais commencé un nouveau travail qui me permettait de m’épanouir dans des voyages en France entière. J’avais l’impression d’avoir tellement de choses à raconter que je me suis même amusée à écrire un article par jour en décembre. Avant de toucher le fond le 21 décembre en apprenant que tout ce que je m’étais imaginée était vrai. J’étais pourtant en train de prendre les devants et aller de l’avant, réussir à oublier les déconvenues, jusqu’à ce soir où j’ai surpris une conversation qui n’aurait jamais du être dite devant moi. Je me suis retrouvée ce soir-là assise en t-shirt dans un caniveau, par seulement quelques degrés, en train de fumer une cigarette, ce que je n’avais pas fait depuis des mois. A quelques jours de Noël, tout ce que j’avais essayé de reconstruire pendant six mois s’est écroulé aussi facilement qu’un château de cartes fait sur une plage. Entre les deux articles sur les pires fêtes de fin d’année qui m’ait été donné de subir et que j’ai passées sous antidépresseurs lourds, je suis partie me changer les idées à la montagne, avant même de découvrir que si je devais encore louer des skis cette année, c’était pour la simple et dégueulasse raison que ma remplaçante de cœur utilisait les miens à ma place et que c’était pour cette raison également que mon ancien compagnon refusait de me les rendre.

Janvier a été très dur. Là où je m’épanouissais dans des déplacements professionnels multiples encore plusieurs semaines auparavant, je n’y voyais plus que la tristesse et la solitude des chambres d’hôtels impersonnelles. J’ai alors quitté mon travail et me suis replongé à corps perdu dans la télévision et le septième art, comme l’été précédent. J’ai emménagé seule (mon compagnon m’ayant quittée en pleines recherches d’appartement commun – mais il a bien quitté une ex en apprenant qu’elle était enceinte, je ne vois pas pourquoi je me plains) et fêté mes 25 ans en février (sans avoir précisé que mon meilleur ami depuis quinze ans avait décidé de quitter ma vie en me volant 500 euros), je me suis rendue compte que je n’avais plus le droit à l’erreur. Qu’il me faudra réussir ma prochaine relation amoureuse avant que je ne devienne vieille, moche et encore plus incasable qu’à l’heure actuelle. Mon dernier article sur Elato a été lu approximativement 200 fois, ce qui m’a permis d’expier le peu d’estime qu’il me restait envers elle et envers moi-même, quitte à réaliser par la suite que beaucoup de personnes ne peuvent faire face à leurs propres vérités.

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Deux semaines après avoir quitté mon job de commerciale ambulante, je retrouvais un travail dans mon choix de carrière, qui me permettait avant-tout de m’occuper en journée. Mon but étant de passer le moins de temps possible avec mes démons, mes regrets, mes chagrins et ma minuscule boule d’espoir. A ce niveau-là, le mois de mars étant tout ce qu’il y avait de plus tranquille, avec en prime la résurgence de joie de changer d’opportunité professionnelle. Au contraire, avril était plutôt en dents-de-scie, entre des soirées qui me coupaient de ma vie, accompagnée d’hommes ou de Resident Evil, et celles qui me plongeaient à nouveau dans tout ce qui me faisait peur. Finalement mai est arrivé, avec ses espoirs et ses déconvenues. Il m’a été éprouvant mais m’a fait rêver.

Nous sommes à présent en juin mais j’ignore de quoi les prochains mois seront faits. J’espère simplement ne pas avoir à revivre certains que j’ai pu passer depuis un an maintenant. Je continuerai à écrire bien sûr, ne prenez pas cet article comme une fin, mais j’avais besoin de jeter un regard sur ce que j’ai fait, sur ce que je n’ai pas fait. En espérant également que vous avez pris plaisir à me lire et continueraient à le faire comme c’est mon cas de l’autre côté de l’écran.

Un Rire Inconnu

grumpy Non pas le rire d’un inconnu, mais plutôt un rire inconnu, qu’on ne reconnaît plus. Comme recevoir chaque jour une batterie neuve, gonflée à bloc et débordante d’énergie. Et l’épuiser. Rapidement, trop rapidement. Par le biais de blagues, de sourires, de gentillesses, de conversations, de rires méconnaissables. Un épuisement moral plus que physique comme si ma 3G intérieure restait allumée trop longtemps.

Sourire aux autres comme on voudrait que l’on puisse nous sourire. Et comme si notre propre sourire nous était destiné. Essayer de donner le change du reflet de l’âme tout en sachant qu’on ne pourra pas se recharger indéfiniment, que mon accumulateur de lithium s’amoindrit et qu’il est tant de trouver un autre combustible avant d’être trop anéantie pour pouvoir un jour relever la tête à nouveau.

Billet d’Humeur

 

 

Live fast, die young.

Sad girls do it well.

 

Jours, semaines et mois assez durs à vivre en ce moment, c’est sûrement pour cette raison que je me rabats énormément sur la catégorie « divertissements« . A plusieurs reprises encore ces derniers jours, j’ai pu me rendre compte que tout n’était question que d’une jauge qui se remplit puis se vide sans prévenir. Quand trop de rires s’accumulent, de faux-semblants, d’une impression de bonne humeur : tout s’écroule. Et de façon bizarre en plus. Se réveiller, aller moyennement bien, voire pas trop mal, puis la seconde d’après sentir son monde éclater et ne pas se rendre compte que les larmes coulent le long de son visage. Que ce soit à la campagne allongée au soleil, caressant un chien, conduisant sa voiture pour aller au travail, écoutant une musique qui rappelle un souvenir de trop, etc. Les exemples ne manquent malheureusement pas.

Réapprendre à vivre seul, c’est comme réapprendre à marcher sans béquilles. Réapprendre un rythme de vie qui avait disparu depuis bien longtemps. Et qui dans le même temps n’est pas sans rappeler des périodes tristes. Un simple parallélisme qui effraie de par les souvenirs que cela laissait. Cela fait des années que je n’ai pas réussi à me réjouir d’être seule, à apprécier ma propre compagnie ; tout ça pour me dire que je comprends finalement en quoi les gens peuvent s’ennuyer en me côtoyant car je ressens la même sensation à mon égard. Alors je me lève chaque matin en espérant que la journée à venir ne ressemblera pas à la précédente, sans trop y croire vraiment.

Where are those happy days, they seem so hard to find
I tried to reach for you, but you have closed your mind
Whatever happened to our love?
I wish I understood
It used to be so nice, it used to be so good
[…]
When you’re gone
How can I even try to go on?
When you’re gone
Though I try how can I carry on?

Et si je n’existais pas ?

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@Sacriledge

 A l’instar de Joe Dassin qui demandait « Et si tu n’existais pas ?« , je préfère me demander « Et si je n’existais pas ?« . Au travail, je serais remplacée en deux jours. Mon compagnon trouverait une nouvelle conquête en une semaine. Mes amis auraient trouvé quelqu’un d’autre avec qui ils auraient d’autres centres d’intérêt, d’autres traits de complicité. Alphonse Allais ne dit-il pas que « les cimetières sont remplis de gens irremplaçables » ? Les personnes qui nous tournent le dos ne seraient-elles finalement pas plus heureuses de savoir la disparation de celles qui les importunent ? Un bien ne vaut-il pas un quelconque mal ?

Et si tu n´existais pas,
Dis-moi pourquoi j´existerais?
Pour traîner dans un monde sans toi,
Sans espoir et sans regrets.