Le Leclerc Ajaccio Baleone

Il faut qu’on parle du Leclerc Ajaccio Baleone. Qui se situe au sein du plus grand centre commercial de Corse, et j’aurais envie de dire du monde entier. Avec en son centre un hypermarché Leclerc de 9000m². Rien que cela.

Je ne suis déjà pas fan des supermarchés pour faire mes courses. Pour moi, du pain s’achète chez le boulanger, de la viande chez le boucher, du poisson chez le poissonnier et mes fruits et légumes au marché. Contrairement à ce qu’on pourrait croire à Ajaccio, qui est tout de même une ville de bord de mer, c’est l’inverse qui se passe ici. En Ile-de-France je suis achalandée avec les produits des diverses régions de France, en Normandie j’achète près du port mes poissons frais arrivés par la pêche du matin. Même à Auxerre je trouve sur le marché tous les produits dont j’ai besoin pour me nourrir avec qualité. En Corse, les super et hypermarchés font la loi et je trouve cela bien dommage.

Je ne vais pas m’étendre sur les possibles raisons qui font que les ajacciens privilégient les centres commerciaux aux commerces de proximité. Je ne les connais pas toutes, je ne me suis pas vraiment penchée sur la question, et même si mon regard extérieur me permet de voir beaucoup d’incongruités, je ne peux pas vraiment me l’expliquer. Par facilité ? Car tout est au même endroit. Par plaisir ? Car on est assez mal reçu quand on fait ses courses au marché d’Ajaccio, entre remarques peu commerçantes ou simplement ignorance du client. Par précipitation ? Car dès qu’il y a 5 minutes de queue en voiture on appelle cela ici des embouteillages et qu’il faut toujours être à 100 à l’heure, comme sur les routes. Par économie ? On va dire ça.

La première fois que j’ai découvert le Leclerc de Baleone, c’était cet été. Pour une première visite, j’ai été impressionnée par la grandeur de cet hypermarché. J’en ai connus beaucoup, mais de cette envergure, jamais. Une pièce entière pour les différentes variétés d’eau, un aquarium à l’intérieur du centre (où ils voulaient mettre des requins, mais passons), des rayons proposant des articles peu communs et internationaux … bref j’avoue j’étais comme une enfant à Disneyland.

Et puis j’y suis retournée cet automne. Et là ma vision s’était transformée. D’accord, c’est drôle de passer dans un portique désinfectant qui prend la température. Mais tout l’empire du consumérisme s’est révélé à moi. Ce magasin est une orgie de nourriture qui donne la nausée. En plus d’un stand de poisson et de viande par exemple, se trouvent juste devant des étalages entiers de poissons et viandes prédécoupés dans des emballages en plastique. Pourquoi faire bon sang ? S’il y a un étal à poisson, pourquoi le vendre prédécoupé juste devant ? Au risque de jeter des tonnes de nourriture. Pour gagner du temps et ne pas faire la queue cinq minutes ? Privilégier les plats prêts pour ne pas adresser la parole aux vendeurs, comme privilégier les caisses automatiques pour rendre obsolète le travail de caissier ?

Des rayons de nourriture fraîche dans des plats préparés, en veux-tu en voilà. Des barquettes de champignons prédécoupés, de persil coupé, de crevettes décortiquées, etc. Les êtres humaines ne sauraient donc plus rien faire du tout ? C’est autant le fait que les consommateurs du Leclerc ne sachent plus rien faire de leurs mains que tout le gaspillage qu’il y a derrière qui me chagrine. Cet empire du too much. Que cela soit via un Lindor géant en tête de gondole, que des centaines de variétés de yaourts différentes, ou encore d’autres produits frais qui n’auront d’autres destination que la poubelle. J’espère d’ailleurs qu’ils suivent la loi contre le gaspillage alimentaire car il y aurait de quoi nourrir toute la région. C’est ce trop-plein qui me fait mal au coeur.

On parle de produits de première nécessité, mais est-ce une nécessité que d’avoir en rayon de la nourriture préformatée, proposée en quantité bien trop importante pour des rayons peu peuplés de visiteurs ? Est-ce bien raisonnable tout cela ? Mais surtout, comment faire pour changer la donne ? Pour faire des courses en grande surface, le Monoprix du centre ville est déjà bien plus à taille humaine. Alors oui, il faut faire ses courses à pied et j’ai l’impression qu’à Ajaccio c’est encore un autre débat. Peu de magasins spécialisés sont également présents en ville pour proposer de la viande ou du poisson, alors même que ce sont des spécialités locales. Où va-t-on comme cela et surtout comment retrouver une consommation plus responsable ? Ce n’est pas un article à charge, pas plus contre Leclerc que contre ses consommateurs d’ailleurs, c’est un article empreint de tristesse.

3 commentaires

  1. Bonjour!
    Depuis l’ouverture « d’une heure pour soi », j’ai toujours été accueillie avec convivialité et une grand délicatesse par votre hôtesse. Je tenais à vous féliciter pour le recrutement de cette personne qui sait si bien conseiller la clientèle, sans compter son temps et avec une grande patience. C est toujours avec plaisir que j’entre dans votre sublime parfumerie.

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