soirée

Soirée au Lido : Paris Merveilles

Pour fêter Noël dernier, j’ai offert à mes parents (et à moi-même par la même occasion) une soirée au Lido, que j’ai pu donc tester la semaine dernière. Je n’y étais jamais allée, ni à aucun autre cabaret parisien, le moment était donc venu de voir par moi-même à quoi ressemblait une soirée dans l’établissement.

L’intérieur du cabinet ressemble beaucoup à l’image qu’on peut se faire du Plus Cabaret du Monde depuis sa télévision. J’avais choisi la formule demi-bouteille de champagne par personne et spectacle de 21 heures, nous sommes donc arrivés en même temps que les tables étaient en train d’être débarrassées. Le coût du dîner en forfait en plus du spectacle faisait un peu exploser mon budget et j’avais quelques appréhensions sur le fait que la cuisine ne soit pas si gastronomique que cela mais que le prix soit justifié par le lieu. C’est un avis purement subjectif de ma part que je n’ai donc pas eu l’occasion de confirmer ou infirmer.

Ma première impression durant le show a été de me dire que c’était tout de même sacrément drôle de se retrouver en 2020 devant des froufrous et des personnes en petite tenue, comme il y a une centaine d’années. Evidemment, le french cancan est là, les meneuses de revue également, mais le show au Lido ne se limite pas qu’à cela. En effet, sans trop rentrer dans le détail et gâcher la surprise, le spectacle Paris Merveilles comprend son lot de tableaux de danse, de performance artistique et autres interludes que je n’aurais pas pensé voir ici. Du mime aux exercices d’acrobatie, les scènes sont variées et sont assez rythmées, accompagnées de jeux d’ombres et de lumières particulièrement réussis, pour que le temps passe sans qu’on ne s’en rende compte, le tout dans une ambiance so parisienne.

Même s’il reprend les classiques qui ont fait la renommée de ce genre de spectacle et qui nous replongent au cœur des années 30, Paris Merveilles (d’une durée d’1h30 avant le second show à 23 heures) est dans le même temps empreint de modernité, que cela soit au niveau des chansons que des acteurs et danseurs, qui ne sont pas que des femmes.

Je vous conseille de réserver à minima plusieurs jours avant d’y aller si c’est en semaine et plus tôt si c’est en weekend ou sur des périodes spéciales de type fin d’année. Pour ma part j’y suis allée un mardi et la salle était à 90% pleine. Sachez également que vous pouvez bien sûr repartir avec les bouteilles de champagne que vous n’auriez pas ouvertes ou bues.

Le Vrai-Faux Mariage de La Caravane Passe

 Vendredi dernier au Cabaret Sauvage avait lieu le vrai-faux mariage de Sasha et Mona, célébré par La Caravane Passe. Revenons sur cette soirée survoltée, mêlant tubes, acrobaties, danses endiablées et jeu de la jarretière.

Ce n’était pas la première fois que le groupe organisait ce vrai-faux mariage mais c’était la première fois que j’y assistais. Même sans connaître l’ensemble des chansons par cœur, on ne voit pas une seconde le temps passer, grâce aux diverses saynètes en lien avec la cérémonie de mariage, du verre brisé aux bagarres de fin de soirée.

Ce mariage disposait également d’invités VIP comme Erika Serre qui a pu interpréter plusieurs titres, dont évidemment le fameux et entraînant Gypsy for One Day. Tout marchait du tonnerre dans cette soirée, des costumes aux interludes, en passant par la complicité des membres du groupe avec le public présent dans la salle.

La soirée s’est terminée par un set de DJ Tagada, spécialisé en musique tzigane et des balkans. Je ne le connaissais pas mais j’en retiens un musicien souriant, qui fait danser sans se poser la moindre question, et qui m’a même fait l’honneur de m’offrir un CD, merci encore !

Pour résumer, je vous conseille bien sûr les concerts de La Caravane Passe, mais encore plus ce vrai-faux mariage, si une nouvelle cérémonie se renouvelle l’an prochain …

Un opéra à la Madeleine

Je continue mes virées dans Paris en testant les concerts ayant lieu dans la capitale, notamment au sein de l’église de la Madeleine.

Je suis parfois tombée sans le savoir à l’avance, sur divers spectacles réalisés dans l’église, tantôt des champs religieux évidemment, tantôt à tendance plus gospel. Je me suis également rendue compte que bon nombre d’événements étaient organisés à la Madeleine, à un rythme assez effrené.

eglise-de-la-madeleine-630x405-c-thinkstock

Pour se renseigner, il suffit de se rendre sur le site officiel. En cette fin d’année par exemple, pas un jour ne passe sans un concert. Sur des périodes moins « festives », les spectacles se déroulent plutôt le weekend. Mozart, Beethoven, Ravel, Vivaldi … les plus grands sont joués en ces lieux, où l’acoustique architecturale permet d’apprécier encore plus les morceaux mis en avant.

Il faut compter entre 20 et 30 euros la place, que vous pouvez acheter sur les sites de ventes de billets habituels, ou directement le jour même à l’église. Je vous conseille d’arriver en avance car le placement est libre. L’opéra de Mozart que je suis allé voir cette semaine a fait salle comble, puisque cette dernière était déjà remplie à plus de la moitié une demi-heure avant le début du spectacle. Et tant qu’à y aller complètement dans l’ambiance parisienne, je vous conseille le restaurant Le Colibri, place de la Madeleine, qui fait preuve d’un bon rapport qualité / prix, pourtant proche des rues parmi les plus chères du Monopoly.

Ici, c’est Paris.

Se sentir revivre, c’est sortir dans Paris. Boire un verre, puis un autre. S’installer à la table de trois beaux inconnus qui ont l’air simple et accueillant. C’est échanger, parler avec eux, de tout, de rien, histoire de se découvrir en l’espace de quelques minutes. Savoir ce qu’ils font dans la vie, parler de jeux vidéo avec l’un, de recrutement avec un autre et de films avec le troisième. Se dire qu’ils sont la combinaison de ce qu’on pourrait appeler l’homme parfait, si jamais un jour je devais croire à cette invention féminine qui n’est pour moi qu’une belle ânerie. Allumer une cigarette, la quatrième de l’année seulement, alors que nous sommes au mois de novembre. Parler, sourire, rire. Ces choses simples qui me semblaient perdues à tout jamais. Enterrées avec mon passé et mon espoir avenir, à venir.

paris_by_saamhashemi

Ils s’appelaient Robin, Thibault et Kevin, je ne les reverrai jamais, mais j’ai passé un merveilleux moment.

Confessions Nocturnes

a_lesbian_woman_activist_against_the_lesbophobia_by_wawa2009-d8717nl Toutes ces aventures, toutes ces envies, tous ces espoirs qu’il faut refréner. Je parlais il y a peu de ce sentiment de bien-être et de maîtrise totale de sa vie qui arrivent quand l’alcool fait son effet. Cet effet me fait peur à présent. Peur de tomber dans le piège de ces envies, de ces messages qu’on désire ardemment écrire, de cette personne qu’on souhaite appeler, de ces espoirs qu’on pense réalisables. A l’heure du tout numérique, il est bien simple d’être en soirée et de faire semblant de s’amuser, tout en ayant comme seules préoccupations que de vouloir remplir son verre et dire ce que l’on pense à qui l’on pense. Peur de ne pas trouver la limite entre la franchise de l’honnêteté et la vie en société qui fait qu’on ne peut malheureusement pas toujours dire ce que l’on pense pour ne pas passer pour une cynique notoire, voire une dépressive, ou une traînée. Peu importe à quel point on peut désirer une personne il faut remarquer tous les signes et admettre ceux qui nous disent que non, ce n’est pas possible. Qu’il faut refaire sa vie avec quelqu’un qu’on ne connaît pas encore, dont on ne sait même pas s’il existe. Alors que toutes ces soirées où je finis sciemment alcoolisée pour ne pas penser à ce qui m’attendra demain, je pense tout de même que tout ceci n’est que ma faute. Toutes les personnes me disant que je suis belle et drôle et gentille et intelligente me font mal, que si j’ai apparemment tous ces bons mots, je n’en reste pas moins seule, ce qui me prouve d’autant plus que le problème ne peut venir que de moi. Que c’est l’accumulation de tous ces mensonges, toutes ces tromperies, qui fait que je ne peux plus penser à demain sans m’imaginer nourrir mon chat entre un épisode d’une série télé et une crise de larmes, parce que je voulais parler, parce que je voulais juste espérer, parce que je voulais juste changer ma vie. L’alcool est la solution et le problème à la fois, car le problème c’est toutes ces choses qui n’aboutissent pas, c’est cette volonté d’aller de l’avant qui échoue, c’est travailler en RH dans une société qui fait un plan social, c’est se demander chaque weekend quelle occupation va bien pouvoir être utile au moins une heure, c’est sombrer dans le sommeil au bout de longs moments de doutes et de passages sur messenger pour ne pas craquer dans sa volonté de parler pour ne rien dire, rien dire qui pourrait avoir de conséquences, c’est se lever chaque matin dans le noir sans jamais voir le bout du tunnel.

Qu’elle Dégage Avant l’Orage

J’ai passé un second cap dans ma vie dissolue par l’alcool. Celui-ci ne me fait plus rien, ou plutôt difficilement selon les quantités ingurgitées. Les mélanges ne me font plus rien, les alcools forts ne m’aident même pas à me faire sentir hors de moi – seulement à me brûler la gorge, à ce niveau rien de changé – et les quantités bues ne laissent pas même entrapercevoir un semblant d’euphorie factice, alors même que je me nourris de moins en moins. Plus d’impression d’être pompette donc, mais fort heureusement pas non plus de mal au crâne ou au cœur, juste rien. Juste l’impression d’avoir voulu me prendre une cuite phénoménale à base d’eau minérale. Là où le bât blesse est que, bien que je boive le plus souvent de l’alcool par plaisir, c’était ici dans l’optique d’en ressentir les effets positifs. Hélas, que nenni. Je ne fus ni désinhibée, ni courageuse, ni forte, ni gagnante. J’ai été comme j’étais d’habitude, j’ai ri comme en plein jour, j’ai pleuré comme en plein jour, j’ai aimé et j’ai eu peur comme en plein jour. En étant à chaque instant en pleine possession de mes moyens et de mes pensées, ne pouvant prendre pour moi-même l’excuse de l’alcool pour dire ou faire ce que je pensais, comme je l’aurais souhaité.

8336dd78f507bd76a6038eb0e5e250b9-d5txqjb

Même en pleine crise d’hystérie, rester consciente. J’aime tellement conduire que j’évite le plus possible les médicaments qui me l’empêche, alors même que je me dois de les prendre. Je ne les prends qu’en cas d’urgence, quand je sais que ma bipolarité est en train de me faire basculer dans une orgie de pleurs et de spasmes. Où à ces moments mon souhait de me faire du mal est à son paroxysme, où je ne vois pas comment je pourrais me relever un jour et que je passerais de toute façon toute ma vie à pleurer. Malheureusement, lors de certaines soirées, ces crises indescriptibles qu’il faut voir pour croire ne préviennent pas. Imprévisibles, impossibles à arrêter seule, virulentes, exténuantes, une autre réalité que même l’alcool ne saurait créer. Ces crises sont mon jardin secret, pire, mon lot quotidien. Montrer sans le vouloir cette faiblesse extrême n’a fait que me montrer à quel point j’avais honte de la personne que j’étais, alcool ou pas. Sans alcool, c’eut peut-être même été pire. Physiquement malades, nous sommes des héros, mentalement malades, nous sommes des monstres.

Tout ne peut toujours pas être simple et comme on m’a sagement dit le weekend dernier, ce ne sont pas les plus méritants qui gagnent. On peut faire preuve d’une volonté hors-normes, de vouloir atteindre son objectif plus que tout, de souhaiter quelque chose ou quelqu’un si fort et s’en donner les moyens, on ne peut jamais être assuré que tout se déroule comme prévu. C’est bien même souvent l’inverse qui se passe. Alors après avoir tant tendu le cou, on rentre à nouveau dans sa carapace pour oublier ses rêves, ses envies et revenir à la vie réelle. On s’en veut d’avoir voulu rêver et échapper à son quotidien morne de la plus belle façon qui soit, d’avoir cru cela réalisable, en s’imaginant depuis des mois des scénarii permettant de s’endormir la nuit venue, au lieu d’avoir la possibilité de rester éveillé pour vivre ses fantasmes.

Qu’elle dégage avant l’orage, cette jeune femme qui passe son temps à sourire, avec ses yeux bouffis par les larmes.