nouvel album

Indochine : 13

Sorti le 8 septembre dernier, le nouvel album d’Indochine s’appelle sobrement 13. 13 comme le nombre d’albums du groupe sorti à ce jour et du nombre de pistes de celui-ci (+ titres bonus + remixes).

13 est déjà très bien positionné dans les classements européens et marque le retour en force du synthétiseur symbolique du groupe. Parmi les derniers albums, j’ai eu un vrai coup de cœur pour La République des Meteors, que je ne peux pas m’empêcher d’écouter sans être émue. Avant tout pour la thématique de la Première Guerre Mondiale, représentée par toutes les paroles des chansons. J’avais même participé à deux dates de cette tournée, c’est dire. Quatre ans après, en 2013, Black City Parade est arrivé, avec le clip très controversé et marquant de College Boy, réalisé par Xavier Dolan. Empreint d’une tristesse bien différente que celle du précédent album, on ressent surtout une certaine nostalgie dans sa globalité. J’écoute bien moins cet album car peu de pistes m’ont tapé dans l’œil, mis à part Memoria et Le Messie.

Nous voilà donc à nouveau quatre ans plus tard, pour écouter 13. Je parlais plus haut de tristesse et on la sent ici plus diluée. Nous retrouvons un premier clip frappant, La vie est belle (réalisé par Aria Argento, qui participe également à la chanson Gloria), et nous découvrons les autres pistes, tantôt punchy (Station 13 et notamment son remix par Talisco), tantôt désespérées (Cartagène) et bien entendu politiques (Trump le Monde).

A mes yeux, l’album n’est pas forcément destiné et n’a pas but à être un succès commercial (même si les ventes sont actuellement assez hautes) mais se tourne vers le public déjà présent auprès des artistes. Nous avons connu des paroles et des musiques plus inventives et on pourra être déçus sur cet aspect. Néanmoins, on reconnaît « la patte » des musiciens, qui continuent à faire passer des émotions avant tout. Objectivement, ce n’est pas le meilleur album du groupe, mais il me contente, ne serait-ce que pour la moitié des pistes qui me surprennent et me font voyager. L’autre moitié ressemblant beaucoup à ce qui s’est déjà fait et ne parvenant pas réellement à sortir du lot.

Si nous suivons la mouvance des derniers albums sortis, il faudra attendre quatre autres années pour avoir des nouvelles d’Indochine. 2021 donc, ce qui équivaudrait également aux 40 ans du groupe, événement que Nicola Sirkis prépare déjà …

Bonus 2015

Après une mauvaise nuit, des rêves bien pires que la réalité et des échanges concrets qui m’ont fait relativiser sur ma journée d’hier et sur le fait que malheureusement les gens changent sans qu’on n’ait soi-même finalement grand-chose à se reprocher, ainsi va la vie et ça va quand même mieux de le savoir même quand on reste dans l’ignorance, me voilà de retour avec un thème un peu plus jovial puisque nous nous replongeons dans l’univers du divertissement, et donc du plaisir. Sans vouloir faire de tops / flops de l’année 2015, je vais faire un article bonus, histoire de compiler certaines créations dont je n’ai pas pris le temps de parler dans des articles à part entière.

Versailles [Série]

Les séries télévisées coûtent cher, et certaines encore plus que d’autres. C’est le cas du pari audacieux que s’est lancé Canal + en réalisant et diffusant Versailles depuis quelques semaines.
Tourné en partie sur le lieu éponyme (en plus de Vaux, Maisons-Laffitte, Janvry, Sceaux, Rambouillet et bien d’autres), la série a flambé son budget en attachant une attention particulière aux costumes, aux lieux choisis et aux éléments de décor censés représenter l’ambition démesurée de Louis XIV quant à la construction du château. Composée de dix épisodes, la saison n’aura coûté pas moins de 27 millions d’euros : un budget colossal pour une série française.

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Il est encore un peu tôt pour juger objectivement de la qualité de la série, puisqu’elle n’a pas encore fini d’être diffusée sur les écrans et qu’il me semble déplacé de court-circuiter Canal + en allant regarder la totalité de la série sur les internets. Grandeur et démesure sont en tout cas de mise et c’est avec grand plaisir qu’on découvre une série sur l’histoire de France produite par nos propres studios. Nationalement, cela fait du bien.

Adèle [25]

Je ne me suis jamais véritablement penchée sur les précédents albums d’Adèle. Bien entendu je connais les principaux singles et apprécie sa voix sans commune mesure, mais sans pour autant avoir été un jour fan comme peuvent l’être beaucoup de personnes à son encontre. J’ai donc souhaité rattraper mon manque de culture adélien flagrant en achetant son nouvel album nommé 25.
J’en retiens une très belle découverte, une voix toujours chaleureuse, mais des paroles aussi irréalistes que possible. Certes je ne suis qu’une personne lambda mais si, à l’instar de la chanson Hello, j’appelais quelqu’un « au moins un millier de fois », je pense que cela n’aurait rien de romantique / nostalgique du tout, mais ressemblerait plutôt au comportement d’une névrosée / hystérique. Bien qu’elle ait trouvé l’amour, Adèle continue de composer des chansons délibérément tristes donc éviter l’album si vous sortez d’une peine de cœur, au risque de pleurer à chaque piste (Water Under the Bridge et Sweetest Devotion mis à part, qui sont une véritable et joviale bouffée d’oxygène).

The Girl in the Red Coat

Je lis beaucoup mais je lis peu de romans récents (comprenez « de cette année »), ce qui fait qu’il m’ait bien souvent impossible d’effectuer une quelconque critique de la rentrée littéraire actuelle. Pour autant, j’ai lu le mois The Girl in the Red Coat, roman de Kate Hamer, encore inédit en langue française (ce qui ne saurait tarder vu le succès du livre dans sa langue anglais originale).
Le pitch est des plus simples : une petite fille se fait un jour kidnapper à quelques mètres de sa mère, sans que cette dernière ne s’en rende compte. S’en suit alors un roman croisé entre les mésaventures qui vont être subies par l’enfant et celle de la mère ne perdant pas espoir malgré les mois qui passent sans aucune nouvelle de sa fille.
Les chapitres sont plutôt courts (rarement plus d’une dizaine de pages) et se lisent avec une grande facilité. Le style d’écriture oscillant sensiblement entre les phases de la mère et celle de l’enfant, celui-ci permet une immersion facile dans l’histoire. De plus, même si vous n’êtes pas férus de la langue anglaise, je pense que vous pourrez aisément réviser vos bases grâce au vocabulaire d’une enfant de huit ans.

Eye Candy

Basé sur le roman du même nom de R.L. Stine (l’auteur de l’illustre Chair de Poule), Eye Candy est à mes yeux une espèce de Mr. Robot féminine. On y suit Lindy, hackeuse qui s’est faite inscrire par sa meilleure amie sur Flirtual (Tinder pour ne pas le nommer) et va ainsi se frotter à un tueur en série sévissant parmi la gente féminine présente sur l’application. En une saison de dix épisodes, Eye Candy excelle dans la montée de l’intrigue (car nous sommes conscients que le tueur fait partie de l’entourage proche de Lindy) et dans l’humour caustique même parfois moins rationnel que Mr. Robot (cette série faisant évidemment partie de mes coups de coeur de l’année, mais ayant déjà fait un article dessus, je ne trouvais pas utile d’y revenir).

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Diffusée par MTV, chaque épisode comporte son lot de chansons extradiégétiques, où le titre et l’interprète apparaisse en simultané sur l’image, afin de se les procurer si l’envie nous en prend. L’actrice principale (Lindy) étant également interprétée par Victoria Justice et le production venant de l’excellent Blumhouse Productions, studio dont je ne vais pas encore reparler. Mention spéciale WTF pour les titres des épisodes, du nom d’IRL, SOS ou encore YOLO… Malheureusement, à cause des audiences américaines médiocres, la série ne comportera qu’une seule et unique saison.

Interstellaires

J’ai gardé le meilleur pour la fin, au en tout cas l’album qui me tenait le plus à cœur, puisqu’Interstellaires n’est autre que le titre du dernier album en date de Mylène Farmer.
Commençons par le moins bon : pas de piste cachée et une chanson que je ne parviens absolument pas à écouter, même en me forçant : Insondables. Pour le reste, il n’y a que du bon dans le cochon ! Interstellaires est un album pêchu, mêlant reprises réussies (Stolen Car et I Want You to Want Me) et créations dynamiques (Interstellaires, City of Love, C’est pas Moi et mon coup de cœur Voie Lactée). Pour une fan comme moi de Farmer, mais aussi de l’espace, le thème de cet album ne pouvait que me ravir. Pas de tournée annoncée suite à cet opus mais le cru farmérien 2015 est vraiment d’un bon acabit.

Honeymoon – Lana Del Rey

« C’est le mot qui résume le rêve ultime. […] La vie est une lune de miel, tu sais ? La vie, l’amour, le paradis, la liberté… C’est pour toujours. »

tumblr_nin99etp9P1u7j6ago1_500 Ainsi décrit par l’artiste, il est sorti depuis le 18 septembre, il s’appelle Honeymoon et c’est le dernier album studio de Lana Del Rey.

J’ai commencé cet article à la première écoute, j’ai laissé passer quelques jours d’écoute plus attentive et je l’ai finalement fini aujourd’hui. Ambiance sensiblement différente que ses précédents albums, les pistes sont plaisantes même si j’avais la désagréable impression d’être bourrée en entendant le rythme des paroles, entêtant et déstabilisant comme le quart d’heure qui suit l’ingurgitation d’un shot d’absinthe. A moins que LDR n’ait été elle-même portée par cette chaleur en enregistrant l’album.

Quoiqu’il en soit, une ambiance très années trente se dégage de l’album, et bien que les pistes ne soient pas forcément des plus abouties, on ressent que la chanteuse a réussi à poser sa voix. Même si l’album Born to Die a été un énorme succès commercial, il n’en restait pas moins évident que la voix de Lana Del Rey avait été retouchée outrageusement. Même les néophytes pouvaient s’en rendre compte à l’écoute des chansons, comme c’était le cas notamment pour Video Games. La voix et les respirations de la chanteuse sont ici plus naturelles et ne souffrent pas d’un parasitage d’Auto-Tune ; peut-être moins vendeur mais aussi moins factice.

Je ne sais pas comment va se porter Honeymoon au niveau des ventes, mais il est possible que bien des acheteurs ne soient pas intéressés car LDR se détache de plus en plus de ce qu’elle faisait lors de ses premiers singles. Ni pire, ni meilleur, cet album est surtout différent car on sent une émancipation et un détachement de la chanteuse face à ce qui se veut (et se vend) dans l’air du temps.

Amanda Palmer Goes Down Under

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Voilà quelques temps que je n’avais pas parlé d’Amanda Palmer ici. Et pour cause, elle ne sort pas des albums tous les mois. Mais pour sa défense, l’album dont je vais parler est sorti il y a plusieurs mois déjà (en Février si ma mémoire est bonne), sans que je n’aie pris le temps de l’évoquer. Amanda Palmer Goes Down Under est un album enregistré en live lors de sa tournée australienne. Elle y chante avec une demi-douzaine de chanteurs et autant de musiciens différents. Solos et duos remplissent donc cet album, avec des chansons qui ne sont pas toutes composées par Palmer elle-même. Son précédent album solo, Who Killed Amanda Palmer ? (en référence à Twin Peaks, obviously) m’avait donné l’occasion de la voir en concert à Paris. Depuis lors elle s’est mariée avec Neil Gaiman, créateur, entre autres, de Coraline, et elle a monté le groupe Evelyn Evelyn dont j’avais parlé ici, mettant les Dresden Dolls au second plan. Ce premier album avait été un succès dans le milieu, car il faut préciser que le genre punk cabaret n’est pas le plus médiatique qui soit, à l’instar de ce dernier opus. On retrouve dans cet album l’humour des paroles écrites par Amanda et son franc-parler, tout autant que son envie de parler de choses qui ne nous viendraient même pas à l’esprit : la forme géographiquement vaginale de la Tasmanie, le Vegemite, sorte de Nutella australien apparemment dégueulasse, ou encore les pratiques sexuelles assez en marge, chantées par le groupe Mikelangelo. Un album qui sort des sentiers battus donc, qui ravira les fans du genre autant que ceux qui sont, comme moi, en admiration devant la voix d’Amanda Palmer.

Born This Way – Lady Gaga

Nous y voilà, l’album Born This Way est dans les bacs, l’occasion de dresser un petit bilan de ce nouvel opus.

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A la première écoute, je remarque certains titres qui se détachent des autres, sans que je n’arrive à mettre de noms dessus. Après avoir écouté, réécouté encore et encore The Fame Monster, il est difficile de se faire l’oreille à un autre album, qui se voudra forcément en dessous, tellement la barre était placée haut au premier essai. 14 chansons pour l’édition standard, 17 pour la spéciale (et six remixes), avec RedOne tout aussi présent que lors des premiers albums. Les pistes s’entremêlent sans avoir de véritables tempos permettant de les faire se démarquer les unes les autres (en comparaison à Speechless qui ne ressemblait en rien à Just Dance, en rien à Monster, en rien à The Fame, etc.), mais restent toutefois entraînantes. La première écoute passée, on distingue bien des chansons destinées à être des singles quand d’autres resteront sûrement dans l’ombre. Je pense en disant cela pour la première catégorie, à Government Hooker, Bloody Mary, autant qu’à Hair, sorti le mois dernier pour la promotion de l’album. A noter un petit côté années 90 à la S Club 7 pour les titres Fashion of His Love et Highway Unicorn.

Il m’a bien fallu plusieurs jours pour prendre mon temps à écouter l’album, discerner et différencier les chansons, pour leur donner chacune une identité et non pas les écouter d’une traite en appuyant simplement sur le bouton play de ma chaîne hifi. Et en effet, au bout de plusieurs écoutes, comme habituellement pour les albums à tendance house / pop, l’album prend la personnalité qu’il méritait. L’album en lui-même n’est pas mauvais et aura besoin de prendre de la maturité et d’un certain temps de recul pour voir s’il parvient à se maintenir sur la durée, comme le précédent.

Mes coups de coeur persos : Government Hooker, Judas, Bloody Mary, Hair (avec ses paroles empreintes d’autobio) et Electric Chapel. Un assez bon album donc, même s’il s’avère en-deçà des premiers.

Destroyed – Moby

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Le nouvel album de Moby est sorti ! Et je ne mets pas un point d’exclamation car je suis une huge fan, ou en tout cas pas seulement.

Destroyed (car c’est bien le nom de son dernier album) me fait penser à l’album Hotel, paru en 2005. Et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord Moby a écrit la plupart des titres de ces deux albums dans des chambres d’hôtels, la nuit, quand tout le monde dort et presque même à l’heure où blanchit la campagne. Les pistes de son album reflètent l’impersonnalité présente dans ces lieux mais aussi le côté matériel, synthétique, faux. Mais dont tout un chacun a finalement besoin. Ces choses qui nous détruisent mais qui nous attirent irrémédiablement. Mais je m’égare.

C’est allongée sur mon lit que je découvre Destroyed en une première écoute. Toutes ses chansons (à quelques exceptions près) font entre quatre et cinq minutes et ont chacune des sonorités bien précises. Semblables mais bien dissociables à la fois. Semblables car dans le ton de l’album. Dissociables de par la rythmique et tantôt la mélancolie, tantôt la touche d’espérance qu’elles véhiculent. Destroyed est un bon album, avec moins de textes que des albums tels 18 ou Hotel justement, mais avec toujours autant de peps, de réalité et d’évasion. Oui, la musique de Moby me fait planer, sans utiliser de sons trop pêchus à la Infected Mushroom. Elle calme et insuffle de l’énergie à la fois. Un régal pour les oreilles autant que pour les cellules gliales. A noter que la chanson « The Day » est l’équivalence anglaise de « Bleu Noir », que Moby avait écrite pour Mylène Farmer.

Si vous êtes du même avis, ne loupez pas le concert de Moby en clôture du festival Solidays, pour ceux qui n’auraient pas eu de places pour le Grand Rex.