Le mois prochain, cela fera un an déjà que j’ai remis ce blog en ligne. Il est un exutoire, une porte de sortie et une motivation pour faire quelque chose quand je n’en ai pour rien. Un an ça passe vite, mais un an c’est aussi très long. Les articles, sorte de fil rouge d’une histoire abîmée, sont le reflet de mon esprit et d’une société dépareillée. Mais que s’est-il donc véritablement passé pendant une année ?
Apposant mon dernier mot sur ce blog en octobre 2011, je l’ai donc rouvert en juillet 2014 avec un article plutôt sympathique mais taggué « retour, tristesse, vague à l’âme ». Un retour en demi-teinte donc, comme s’il était forcé. Forcé par une ténébreuse envie de faire quelque chose de mes journées : écrire, parler, me confier. Pour enrailler ça (cela ne trompe personne que j’avais encore subi un échec amoureux), je n’ai jamais fait autant d’articles sur le cinéma, la musique, les séries télé ou encore les jeux que depuis ce fameux été. Mieux valait écrire sur la trivialité que sur ce qui me broyait tous les jours et toutes les nuits. Hélas, certains articles passaient au travers des mailles du filet en me permettant de vomir sur le papier de l’internet tous mes ressentiments.
Je me souviens du mois d’août 2014 comme si c’était hier. Écoutant Lana Del Rey dans ma voiture, conduisant sans but mais bénissant le fait que conduire me permettait de me concentrer sur quelque chose, tout en sachant que j’avais à ce moment précis ma vie entre mes mains. Il m’a fallu attendre septembre avant d’avoir de sérieux doutes quant à la fidélité de mon ancien compagnon, ce qui a valu quelques éclats sur ce blog, qui n’auront pas été sans conséquences, compte-tenu du grand nombre de lectures concernant ces articles. Alors je me suis replongée à fond dans les salles obscures, allant jusqu’à dix fois par mois au cinéma, pour m’occuper avec la vie des autres plus que la mienne. C’est bien simple, le mois d’octobre n’a comporté que des articles liés à l’univers du cinéma et de la télévision. Dans le même laps de temps je commençais tranquillement depuis plusieurs mois à arrêter de fumer et mon travail me poussait de plus en plus à bout, maintenant que je n’avais plus personne sur qui m’appuyer affectivement.
C’est en novembre que j’ai commencé les articles foodie. La gourmandise ayant toujours fait partie des multiples péchés que je me dois dorénavant d’assumer. J’ai donc pas mal mangé et repris les cinq kilos que j’avais perdus pendant l’été, passant la plupart de mes journées à rester coucher sans manger mais en m’hydratant bien trop. J’avais encore des réminiscences d’Elato, la sale fille que je soupçonnais m’avoir rendue cocue. Mais ce n’étaient que des spéculations, qu’une simple intuition, pour le moment tout du moins. Entre-temps j’avais commencé un nouveau travail qui me permettait de m’épanouir dans des voyages en France entière. J’avais l’impression d’avoir tellement de choses à raconter que je me suis même amusée à écrire un article par jour en décembre. Avant de toucher le fond le 21 décembre en apprenant que tout ce que je m’étais imaginée était vrai. J’étais pourtant en train de prendre les devants et aller de l’avant, réussir à oublier les déconvenues, jusqu’à ce soir où j’ai surpris une conversation qui n’aurait jamais du être dite devant moi. Je me suis retrouvée ce soir-là assise en t-shirt dans un caniveau, par seulement quelques degrés, en train de fumer une cigarette, ce que je n’avais pas fait depuis des mois. A quelques jours de Noël, tout ce que j’avais essayé de reconstruire pendant six mois s’est écroulé aussi facilement qu’un château de cartes fait sur une plage. Entre les deux articles sur les pires fêtes de fin d’année qui m’ait été donné de subir et que j’ai passées sous antidépresseurs lourds, je suis partie me changer les idées à la montagne, avant même de découvrir que si je devais encore louer des skis cette année, c’était pour la simple et dégueulasse raison que ma remplaçante de cœur utilisait les miens à ma place et que c’était pour cette raison également que mon ancien compagnon refusait de me les rendre.
Janvier a été très dur. Là où je m’épanouissais dans des déplacements professionnels multiples encore plusieurs semaines auparavant, je n’y voyais plus que la tristesse et la solitude des chambres d’hôtels impersonnelles. J’ai alors quitté mon travail et me suis replongé à corps perdu dans la télévision et le septième art, comme l’été précédent. J’ai emménagé seule (mon compagnon m’ayant quittée en pleines recherches d’appartement commun – mais il a bien quitté une ex en apprenant qu’elle était enceinte, je ne vois pas pourquoi je me plains) et fêté mes 25 ans en février (sans avoir précisé que mon meilleur ami depuis quinze ans avait décidé de quitter ma vie en me volant 500 euros), je me suis rendue compte que je n’avais plus le droit à l’erreur. Qu’il me faudra réussir ma prochaine relation amoureuse avant que je ne devienne vieille, moche et encore plus incasable qu’à l’heure actuelle. Mon dernier article sur Elato a été lu approximativement 200 fois, ce qui m’a permis d’expier le peu d’estime qu’il me restait envers elle et envers moi-même, quitte à réaliser par la suite que beaucoup de personnes ne peuvent faire face à leurs propres vérités.
Deux semaines après avoir quitté mon job de commerciale ambulante, je retrouvais un travail dans mon choix de carrière, qui me permettait avant-tout de m’occuper en journée. Mon but étant de passer le moins de temps possible avec mes démons, mes regrets, mes chagrins et ma minuscule boule d’espoir. A ce niveau-là, le mois de mars étant tout ce qu’il y avait de plus tranquille, avec en prime la résurgence de joie de changer d’opportunité professionnelle. Au contraire, avril était plutôt en dents-de-scie, entre des soirées qui me coupaient de ma vie, accompagnée d’hommes ou de Resident Evil, et celles qui me plongeaient à nouveau dans tout ce qui me faisait peur. Finalement mai est arrivé, avec ses espoirs et ses déconvenues. Il m’a été éprouvant mais m’a fait rêver.
Nous sommes à présent en juin mais j’ignore de quoi les prochains mois seront faits. J’espère simplement ne pas avoir à revivre certains que j’ai pu passer depuis un an maintenant. Je continuerai à écrire bien sûr, ne prenez pas cet article comme une fin, mais j’avais besoin de jeter un regard sur ce que j’ai fait, sur ce que je n’ai pas fait. En espérant également que vous avez pris plaisir à me lire et continueraient à le faire comme c’est mon cas de l’autre côté de l’écran.