Peu ou Prou

Les humeurs sont volubiles, les impressions le sont tout autant. Se glisser tout de go dans son lit un soir, le sourire aux lèves, soucieux de jours merveilleux, de promesses d’une revanche sur des mois de déconvenue, et puis se rendormir le lendemain, les yeux rougis d’avoir trop pleuré, réalisant que ces attentes n’étaient qu’illusions. S’imaginant même que la veille n’était qu’un rêve, à présent disparu, sans deviner s’il reviendra un jour, peut-être. Savoir que, sans même s’apercevoir, ces souhaits dépassaient les limites du réalisable, de si peu. Se convaincre qu’on peut être heureux avec peu, vraiment peu, puisque ce petit quelque chose sera toujours mieux que rien, mais se rêver à obtenir le tout. Préférant le tout au rien et le rien au peu, pour peu de ne pas faire les choses à moitié et ne surtout, pas souffrir du tout. Plutôt mourir que souffrir peu à peu, à tout petit feu, quand on ne peut former un tout. Mais plus important par-dessus tout, se rendre compte, en l’espace de quelques heures en tout, qu’on ne peut s’estimer heureux avec ce que l’on a, ce que l’on obtient, mais espérer l’être avec ce que l’on aura, qui se résumera en tout et pour tout à bien peu de nous. Peu ou prou.

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