Les Âmes grises

2253109088Je fais très peu de critiques de livres, car j’en lis bien trop. Les âmes grises fait partie des rares exceptions à la règle, et pour cause, ce livre était si beau et poignant que mon rêve était de pouvoir écrire un jour un ouvrage comme celui-ci.

J’avais pourtant bien mal commencé mon été littéraire, en passant en revue (presque) tous les Twilight le long du mois de Juin. Et, pire du pire, en en appréciant la lecture. Je me dégoutais moi-même et commençais à me dire que cet été ressemblera plus à des séances de plage avec Meg Cabot plutôt qu’avec Alexandre Dumas.

L’histoire se passe en décembre 1917 dans l’est de la France, dans un village à quelques kilomètres du front, qui est confronté au meurtre d’une fillette, Belle de Jour. Le narrateur relate les réactions des uns et des autres : inspecteur, procureur, juge, notables et petites gens… Caractères et sentiments se dévoilent, affinités, soupçons et lâchetés… Les personnages ne sont pas des héros mais des « âmes grises », partagées entre le bien et le mal.

Les âmes grises sont en quelque sorte une représentation de chacun de nous. Rien n’est tout blanc ni tout noir. Le gris de notre âme s’explique alors grâce à ce juste milieu, aussi positif que négatif. Chacun est capable du pire comme du meilleur, où un geste atroce et irréfléchi peut aisément s’expliquer par la meilleure et plus belle volonté du monde. Ce livre, prix Goncourt, se lit avec une facilité déconcertante, comme n’importe quelle histoire dans laquelle on se sent happé. Ni trop long, ni trop court, les âmes grises nous prouve qu’un prix Goncourt n’est pas forcément un livre pompeux et indigeste, mais simplement un livre vrai dans lequel il est facile de s’immerger. Le tout grâce à des personnages simples, accessibles, mais à la fois uniques, des détails pertinents sans être omniprésents ou rébarbatifs, et encore grâce à la narration en elle-même, à mi-chemin entre le récit historique et des mémoires parvenant presque d’outre-tombe.

A mettre entre toutes les mains et dans tous les esprits.

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